La convention du Cediv a démarré ce jeudi à l'hôtel The Residence à Gammarth (Tunis). Thème retenu : "Savoir tirer parti des situations difficiles". Un thème quasi récurrent compte tenu de la situation de crise permanente que subissent depuis quelques mois les professionnels du tourisme.
Car, que pourrait-il leur arriver de pire que de voir hypothéquer des marchés qui représentaient jusqu'ici 80% de la clientèle outgoing ? Poser la question c'est y répondre.
On évoque souvent la "faculté d'adaptation" des agences de voyages face aux crises qui, depuis une dizaine d'années, vont croissantes au niveau de leur fréquence mais aussi de leur intensité depuis le 11 septembre 2001.
Mais jusqu'Ã quand tiendront-elles ?
Car aux crises (sanitaires, sociales, météo...) s'ajoutent les mutations économiques et technologiques des marchés qui bousculent irréversiblement le métier.
Là encore, depuis l'avènement d'Internet, les processus s'accélèrent : l'achat de voyages en ligne grignote peu à peu les parts de marché des agences traditionnelles.
Les coffrets-cadeaux ont déboussolé par leur soudaineté une profession où l'innovation n'est, hélas, pas monnaie-courante.
il serait illusoire de penser que tout cela s'arrêtera un jour et que les clients reviendront, comme par miracle, dans les agences. Les clients ne feront leur come back qu'à condition que les professionnels leur donnent de bonnes raisons de le faire.
Il ne sert plus à rien de se murer ni de faire l'autiste face à de nouveaux entrants condamnés à l'innovation pour conquérir les consommateurs.
Il va falloir, bien au contraire, trouver de solides arguments pour faire pièce aux concepts ingénieux et à l'imagination débridée des jeunes pousses pour qui la Toile constitue un terrain de jeux sans limite et sans cesse à réinventer.
Ce n'est pas sur ce terrain là qu'il faudra se battre car il s'agit d'un combat perdu d'avance. C'est plutôt sur la relation humaine, la qualité du service, l'écoute, l'empathie et les valeurs traditionnelles que l'on fera venir et revenir le client.
Certes, il faudra peut-être faire le deuil d'un certain nombre d'agences qui ont compris, un peu tard, que le monde change et que la "barbarie" est à nos portes.
Mais la survie est à ce prix et toutes les révolutions doivent payer un tribut (souvent lourd) pour faire table rase du passé.
La Tunisie en sait quelque chose...
source: TourMag