• Khelil Lajimi, le ministre du tourisme a donné le 8 janvier 2008 sa 1ère conférence de presse depuis sa nomination à la tête du ministère

• 6,7 millions de visiteurs, 37,4 millions de nuitées et 3050 millions de dinars en termes de recettes

En présence d’un nombre record de représentants de la presse tunisienne et étrangère, Khelil Lajimi a donné sa 1ère conférence de presse le 8 janvier 2008. Il a présenté le bilan de l’année touristique 2007 qui s’avère positif et rassurant. Mais les statistiques confirment par ailleurs les lacunes qui persistent sur les marchés classiques émetteurs qui sont en mesure de faire le beau temps du tourisme tunisien. Le ministre s’est également arrêté sur les mesures présidentielles annoncées lors du Conseil Ministériel consacré le 4 janvier à ce secteur.

D’emblée, Khelil Lajimi est entré dans le vif du sujet. La Tunisie a de nouveau tiré son épingle du jeu au terme de l’année 2007 qui n’a pas été sans imposer la loi de la concurrence farouche infligée par plusieurs destinations. Le nombre de visiteurs a atteint 6,7 millions de touristes, soit une évolution de 3,2% par rapport à 2006. En termes de nuitées, 37,4 millions de nuitées ont été recensées durant l’année écoulée, ce qui représente une croissance de 1,5%. Et de générer des recettes en devise de l’ordre de 3050 millions de dinars, soit un écart positif de 8% en termes de dinars et de 3% en termes d’euros. Si la Tunisie maintient ce cap de croissance en entrées de devises, l’année 2008 se soldera également par une croissance de 8%, satisfaisante, selon les propos du ministre.

Par ailleurs, l’année politique a démarré sans doute avec un intérêt prioritaire pour le secteur touristique qui a fait l’objet, le 4 janvier dernier, du 1er CMR de 2008. le Chef de l’Etat qui a souligné l’importance de ce secteur crucial pour l’économie du pays a annoncé une série de mesures qui répondent aux différentes inquiétudes de l’heure. En effet, Khelil Lajimi a repris ces décisions qui portent sur la promotion et la commercialisation du produit tunisien, l’endettement du secteur hôtelier, la relance des marchés stratégiques, le programme de mise à niveau des établissements hôteliers (PMNH) ainsi que la qualité des prestations touristiques.

A cet effet, le ministre a réaffirmé la détermination de la Tunisie à adopter un nouveau comportement en termes de promotion et de commercialisation. De ce fait, le redéploiement et le choix seront les mots clés de la nouvelle politique qui sera de toute façon plus agressive et plus appropriée à chaque marché cible.
Aussi, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et l’Espagne seront dans le collimateur afin de reprendre de plus belle. Certes, les dernières années ont été de faibles scores, très en deçà des attentes et des opportunités. Et le marché allemand de camper sur sa baisse qui a atteint selon le bilan 2007 une régression de 6,1% contrairement à certaines prévisions moins pessimistes. Depuis 2001 et jusqu’à maintenant, la Tunisie a perdu 500 000 clients allemands. Et ce, malgré la rentabilité potentielle de ce marché qui détient selon l’OMT le titre de meilleur touriste dépensier de par le monde. Le client allemand dépense en effet 500 euros par visite contre 250 euros pour le reste des touristes européens.

Du côté de l’Angleterre, le recul est de 10,8%. L’Italie a enregistré également une baisse de 4,3%. Et l’Espagne de s’inscrire aussi dans cette régression avec -9,2% à l’issue de 2007. et ce, en dépit de l’évolution globale de 2,3% qui revient au marché européen d’une manière générale. A ce titre, le ministre n’a pas caché les intentions de son administration qui part avec des objectifs de relance sur ces différents marchés. L’année 2008 sera dédiée exclusivement aux négociations avec les principaux TO et agents de voyages opérant sur ces marchés. Les responsables de cette mission partent pour un diagnostic précis et spécifique à chaque marché afin de déterminer les maillons faibles du travail effectué jusqu’alors. A la lumière d’un rapport final et des différentes négociations, des contrats-objectifs seront finalisés pour adopter les lignes de conduite nécessaires. Pour ce mieux faire, 5 millions de dinars ont été alloués par l’administration à cet effort.

Le ministre n’a pas été sans souligner l’importance du marché de l’Hexagone qui reste parmi les principaux pourvoyeurs de touristes pour la Tunisie. La France a ainsi enregistré une évolution de 8,2% avec 1 335 403 visiteurs en 2007. Ceci ne conforte pas pour autant le ministère de tutelle qui s’apprête à élargir son champ d’action sur le marché hexagonal à même de toucher des régions françaises qui présentent d’importantes potentialités. Cette démarche stratégique inclut également les marchés voisins qui feront l’objet d’une meilleure adaptation de l’offre à leurs attentes. Il est à préciser que les visiteurs libyens ont remporté la palme en termes d’entrées pour l’année écoulée. Sans surprise, ils occupent la 1ère place des marchés maghrébins émetteurs, suivis des Algériens qui arrivent à la 3ème position avec plus de 980 000 visiteurs.

Pour ce qui est de l’endettement du secteur hôtelier qui s’élève aujourd’hui à 300 mille millions de dinars, il a été décidé par le Chef de l’Etat de circonscrire cette hémorragie et de recourir aux fonds d’investissement qui seraient en mesure de prendre en charge ces unités déficitaires. Et ce, dans l’intérêt du personnel employé d’un côté et du secteur d’un autre côté. Car, d’aucuns constatent cette situation de crise qui tire la profession vers le bas. Concernant la qualité des prestations touristiques, elles passent sans doute par le PMNH qui se poursuivra en 2008 à la faveur d’unités conformes aux standards de qualité. Le ministre a souligné à ce titre l’importance du volet immatériel qui bénéficiera désormais d’un intérêt accru. A rappeler que la phase pilote du programme a pris fin pendant l’été dernier. Au total, 48 unités hôtelières, soit 25 000 lits, ont été avalisés par la commission de pilotage du PMNH avec un total d’investissements de 80 millions de dinars.

Parallèlement au PMNH, l’administration ne lésinera pas sur le contrôle. En 2007, 17 hôtels et 19 agences de voyages ont été fermés en plus de 400 autres sanctions adressées à des hôtels et restaurants. Cet élan de contrôle s’est prolongé jusqu’à la fin de l’année à travers des visites de terrain effectuées pour sensibiliser les professionnels quant à la rigueur et la vigilance. Décidément l’année 2008 s’annonce sous de bons auspices. Les différents propos du ministre laissent croire qu’il s’agit d’un véritable tournant pour le tourisme tunisie.