Christian Orofino vient d'être reconduit pour 3 ans à la tête de la commission "Tourisme durable" du SNAV. La formation et la création d'un label Tourisme responsable SNAV avec la collaboration de l'AFNOR seront au coeur des chantiers à venir.
TourMaG.com - Vous venez d'être reconduit à la tête de la commission "tourisme responsable" pour 3 ans. Quel bilan peut-on tirer du mandat précédent ?
Christian Orofino : "Cette commission bien qu'étant la dernière créée par le SNAV en 2007 a tout de suite bien fonctionné avec régularité et assiduité puisque chaque mois c'est une quinzaine de personnes qui sont présentes et actives.
Le bilan est d'abord institutionnel. Le SNAV organe national représentatif de l'activité touristique française se devait au même titre que toutes les grandes industries de positionner notre profession dans le mouvement irréversible du développement durable, c'est un signe de responsabilité vis à vis des autorités de tutelle et surtout de nos clients.
Ensuite, nous avons fait un travail de sensibilisation auprès de nos adhérents pour une pratique d'un tourisme responsable.
Cela s'est traduit par l'édition d'un "Livret vert" du SNAV qui donne les premières réponses aux questions que se posent les agences et leurs clients sur la place du tourisme dans le développement durable.
Ce livret est gratuit en version papier et en téléchargement sur le site du SNAV.
Nous avons aussi été présents dans de nombreuses tables rondes, salons, conférences, pour expliquer le travail de la commission.
Ces manifestations sont internes à la profession mais nous avons aussi représenté la profession en répondant aux invitations sur ce thème d'autres activités économiques et de médias grand public.
C'est un bilan plus que positif puisque le SNAV en 3 années, est devenu désormais une instance de réflexions et d'actions du développement durable reconnu par nos adhérents, par les pouvoirs publics et par le grand public."
Christian Orofino : "Cette commission bien qu'étant la dernière créée par le SNAV en 2007 a tout de suite bien fonctionné avec régularité et assiduité puisque chaque mois c'est une quinzaine de personnes qui sont présentes et actives.
Le bilan est d'abord institutionnel. Le SNAV organe national représentatif de l'activité touristique française se devait au même titre que toutes les grandes industries de positionner notre profession dans le mouvement irréversible du développement durable, c'est un signe de responsabilité vis à vis des autorités de tutelle et surtout de nos clients.
Ensuite, nous avons fait un travail de sensibilisation auprès de nos adhérents pour une pratique d'un tourisme responsable.
Cela s'est traduit par l'édition d'un "Livret vert" du SNAV qui donne les premières réponses aux questions que se posent les agences et leurs clients sur la place du tourisme dans le développement durable.
Ce livret est gratuit en version papier et en téléchargement sur le site du SNAV.
Nous avons aussi été présents dans de nombreuses tables rondes, salons, conférences, pour expliquer le travail de la commission.
Ces manifestations sont internes à la profession mais nous avons aussi représenté la profession en répondant aux invitations sur ce thème d'autres activités économiques et de médias grand public.
C'est un bilan plus que positif puisque le SNAV en 3 années, est devenu désormais une instance de réflexions et d'actions du développement durable reconnu par nos adhérents, par les pouvoirs publics et par le grand public."
TourMaG.com - Quels sont les grands "chantiers" auxquels vous allez vous atteler dans les mois à venir ?
Christian Orofino : "Nous avons pour ce mandat deux objectifs. Les changements de pratiques de nos métiers pour un tourisme plus responsable doivent s'inscrire dans le présent, par le biais de la formation professionnelle.
Le SNAV propose à ce sujet un module de formation. Mais la préservation des populations et de leurs environnements c'est surtout l'affaire des générations à venir.
La commission se rendra disponible comme elle l'a déjà fait, pour intervenir dans les écoles, les lycées professionnels et les facultés.
Le deuxième chantier pour ces 3 prochaines années concernera la création d'un label Tourisme responsable SNAV, avec la collaboration de l'AFNOR.
La Commission va proposer ce principe de label au CA du Snav qui décidera ensuite de sa mise en route.
Les produits touristiques sont conçus à partir d'assemblage de prestations, afin que nos clients puissent identifier les produits "responsables" certifiés par le SNAV et l'AFNOR.
La commission devra établir les engagements que devront respecter les prestations contenues dans chaque produit. Ce sont donc les produits qui seront labellisés et non les producteurs."
TourMaG.com - Malgré le "bruit" médiatique, le voyage durable et responsable n'est toujours pas la tasse de thé des voyagistes. Comment expliquez-vous cela ?
Christian Orofino : "Notre profession est celle qui a été le plus touchée ces dernières années par des conjonctures de tous ordres. La priorité a été surtout de faire face à l'urgence des différentes crises.
Ensuite, le thème du développement durable pour beaucoup de nos adhérents parait très compliqué à mettre en place, aussi bien en terme de production que de distribution, alors que c'est tout simple.
Ce sont exactement les mêmes produits, circuits, séjours, croisières, qui sont packagés avec plus d'attention afin de de respecter les hommes et les environnements des pays visités par nos clients.
Notre commission n'est pas composée d'ayatollahs mais de professionnels responsables et conscients des enjeux de l'avenir.
Nous travaillons surtout pour que le tourisme de masse reste de masse et non réservé à une élite mais en devenant plus responsable vis à vis de nos clients
Notre production n' a pas été renouvelée depuis longtemps. Ce sont toujours les mêmes lignes de produits que nous proposons depuis un demi-siècle.
L'éclairage différent apporté par le biais du tourisme responsable permet une formidable opportunité de renouvellement de notre image et de notre offre touristique, c'est un axe de développement économique pour l'ensemble de nos entreprises. "
TourMaG.com - Comment peut-on ancrer en France cette culture du voyage responsable sans le rendre forcément coupable aux yeux des consommateurs ?
Christian Orofino : "Il faut arrêter de croire et de faire croire que le tourisme responsable c'est aller passer un mois au fin fond de l'Afrique pour aider les habitants d'un village à forer un puits.
Un produit tourisme responsable c'est un produit de plaisir dans un hôtel club avec buffet à volonté et animation tous les soirs.
A cette différence près que le client sait que que les denrées sont le plus possible issues de l'agriculture et de l'élevage locaux, que le personnel est en majorité de la région , que l'hôtel pratique le tri des déchets et la gestion de l'eau etc..
La médiatisation de l'économie responsable est présente dans le quotidien consumériste de nos clients avec l'automobile, le bâtiment, la grande distribution, les énergies.
Notre client est déjà pratiquant du développement durable dans ces domaines. Iil va très bientôt être aussi demandeur de produits touristiques responsables.
Si nous ne voulons pas, comme cela s'est passé pour la distribution en ligne qui nous a échappé, nous faire prendre encore des parts de marché par des nouveaux acteurs qui produiront "responsable", il faut que nous nous engagions très rapidement à produire, distribuer et communiquer une offre qui soit identique dans les formules mais différentes dans le montage des produits.
Si nous restons inactifs dans ce domaine nous allons encore perdre des ventes parce que nous serons montrés du doigt.
Par contre si nous nous mobilisons tous ensembles et que nous le faisons savoir, nos clients apprécieront cette nouvelle responsabilisation écologique et sociale de notre profession , c'est l'enjeu de demain."
Christian Orofino : "Nous avons pour ce mandat deux objectifs. Les changements de pratiques de nos métiers pour un tourisme plus responsable doivent s'inscrire dans le présent, par le biais de la formation professionnelle.
Le SNAV propose à ce sujet un module de formation. Mais la préservation des populations et de leurs environnements c'est surtout l'affaire des générations à venir.
La commission se rendra disponible comme elle l'a déjà fait, pour intervenir dans les écoles, les lycées professionnels et les facultés.
Le deuxième chantier pour ces 3 prochaines années concernera la création d'un label Tourisme responsable SNAV, avec la collaboration de l'AFNOR.
La Commission va proposer ce principe de label au CA du Snav qui décidera ensuite de sa mise en route.
Les produits touristiques sont conçus à partir d'assemblage de prestations, afin que nos clients puissent identifier les produits "responsables" certifiés par le SNAV et l'AFNOR.
La commission devra établir les engagements que devront respecter les prestations contenues dans chaque produit. Ce sont donc les produits qui seront labellisés et non les producteurs."
TourMaG.com - Malgré le "bruit" médiatique, le voyage durable et responsable n'est toujours pas la tasse de thé des voyagistes. Comment expliquez-vous cela ?
Christian Orofino : "Notre profession est celle qui a été le plus touchée ces dernières années par des conjonctures de tous ordres. La priorité a été surtout de faire face à l'urgence des différentes crises.
Ensuite, le thème du développement durable pour beaucoup de nos adhérents parait très compliqué à mettre en place, aussi bien en terme de production que de distribution, alors que c'est tout simple.
Ce sont exactement les mêmes produits, circuits, séjours, croisières, qui sont packagés avec plus d'attention afin de de respecter les hommes et les environnements des pays visités par nos clients.
Notre commission n'est pas composée d'ayatollahs mais de professionnels responsables et conscients des enjeux de l'avenir.
Nous travaillons surtout pour que le tourisme de masse reste de masse et non réservé à une élite mais en devenant plus responsable vis à vis de nos clients
Notre production n' a pas été renouvelée depuis longtemps. Ce sont toujours les mêmes lignes de produits que nous proposons depuis un demi-siècle.
L'éclairage différent apporté par le biais du tourisme responsable permet une formidable opportunité de renouvellement de notre image et de notre offre touristique, c'est un axe de développement économique pour l'ensemble de nos entreprises. "
TourMaG.com - Comment peut-on ancrer en France cette culture du voyage responsable sans le rendre forcément coupable aux yeux des consommateurs ?
Christian Orofino : "Il faut arrêter de croire et de faire croire que le tourisme responsable c'est aller passer un mois au fin fond de l'Afrique pour aider les habitants d'un village à forer un puits.
Un produit tourisme responsable c'est un produit de plaisir dans un hôtel club avec buffet à volonté et animation tous les soirs.
A cette différence près que le client sait que que les denrées sont le plus possible issues de l'agriculture et de l'élevage locaux, que le personnel est en majorité de la région , que l'hôtel pratique le tri des déchets et la gestion de l'eau etc..
La médiatisation de l'économie responsable est présente dans le quotidien consumériste de nos clients avec l'automobile, le bâtiment, la grande distribution, les énergies.
Notre client est déjà pratiquant du développement durable dans ces domaines. Iil va très bientôt être aussi demandeur de produits touristiques responsables.
Si nous ne voulons pas, comme cela s'est passé pour la distribution en ligne qui nous a échappé, nous faire prendre encore des parts de marché par des nouveaux acteurs qui produiront "responsable", il faut que nous nous engagions très rapidement à produire, distribuer et communiquer une offre qui soit identique dans les formules mais différentes dans le montage des produits.
Si nous restons inactifs dans ce domaine nous allons encore perdre des ventes parce que nous serons montrés du doigt.
Par contre si nous nous mobilisons tous ensembles et que nous le faisons savoir, nos clients apprécieront cette nouvelle responsabilisation écologique et sociale de notre profession , c'est l'enjeu de demain."
Toute l'actualité avec TourMaGazine.fr
source: TourMag