Atomic MYL : Je suis allé passer mon week-end au Japon... à Fukushima ! | Tourismag.com
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Vous le saviez peut-être si vous lisez mon blog : je suis allé passer mon week-end au Japon. A Fukushima. Ce n'est pas une blague. Mais j'ai horreur qu'on nous abêtisse. C'est plus fort que moi, ça m'insupporte. Alors imaginez un accident nucléaire à Flamanville (Manche)...

Atomic MYL : Je suis allé passer mon week-end au Japon... à Fukushima !
Vous souvenez-vous de la période des émeutes dans les banlieues ?

De CNN montrant des voitures brulées et les situant (par erreur ?) en plein cœur de Paris ? et de notre réaction outrée ? et de notre condescendance envers ces idiots d'Américains, incultes en géographie (entre autres...) qui ne venaient plus visiter notre belle capitale, ni même la Côte d'Azur, pensant que la France était à feu et à sang ?

Bien sûr. Vous vous en souvenez. Et bien accrochez-vous. On est pire !

Imaginons un accident nucléaire à Flamanville (Manche). Pas une explosion nucléaire, non. Un rejet de gaz radioactif. Grave. Mais pas de morts pas de blessés.

Par chance le vent souffle du bon côté et la plus grande partie du nuage s'en va au dessus de l'océan. Par malchance, une partie se pose néanmoins pas loin de la centrale, dans ce bout du Cotentin. Le gouvernement déclare la zone interdite sur un rayon de 30 kilomètres.

Saint-Lô est hors zone. Les équipes de télévision du monde entier débarquent chez nous. D'abord à Paris. Où la radiation n'est pas plus élevée que d'habitude. Et la population, calme, bien qu'inquiète. On le serait à moins.

Mais ça ne fait pas vendre, un peuple tranquille. Alors les reporters vont filmer l'avenue d'Iéna un dimanche matin à 8h. La "une" du JT : "Paris, le choc, ville morte". Ils vont réussir à trouver une supérette en rupture d'eau minérale.

sommaire
Page 2 - Je ne vous parle pas du camembert de Normandie...
Page 3 - Le 13 était un Dimanche. Idéal pour filmer une ville morte...
Page 4 - Je suis ainsi : j'ai horreur qu'on me prenne pour un imbécile

Je ne vous parle pas du camembert de Normandie...
Et vont se dépêcher de filmer le rayon vide avant que le camion de Franprix ne vienne ravitailler une heure après. Et ainsi de suite. J'en passe et des meilleures, malheureusement.

Puis les reporters sont évacués vers Lyon. Il reste 12 millions de gens dans la région parisienne, à 250kms de la centrale. Mais les rédactions, depuis New York, Sao Paulo ou Bangkok sont fermées : évacuation. Ça fera plus dramatique. Certains journalistes le vivront mal d'ailleurs, rendons-leur grâce.

Abreuvés de pseudo commentaires scientifiques les téléspectateurs dans chaque pays vont être initiés au millisievert par un "spécialiste" qui, souvent, en a découvert l'existence une demi heure avant sur Wikipedia.

Les touristes ne viennent plus évidemment ni à Paris, où la radiation est normale, plus faible qu'à Chicago, ni sur la Côte d'Azur, pourtant à 1000kms.

Mieux : personne ne va plus à Londres, pourtant hors d'atteinte ou à Berlin, encore plus lointaine et en vent contraire.

Pire encore, personne ne visite plus Athènes à 3 heures d'avion. Et d'autres annulent leur voyage à La Martinique à 7h30 de vol !

Je ne vous parle pas du camembert de Normandie, des huitres de Cancale, du cidre breton, du Calvados et des galettes de la Mère Poulard. Tous en faillite !

Et bien nous en sommes là. Nous le peuple le plus cartésien de la Terre. Plus personne ne va à Tokyo. Ce qui est concevable je l'accorde tant qu'on n'aura pas la certitude que la centrale de Fukushima est définitivement à l'abri d'un autre rejet.

Il y a quand même 30.000.000 de Tokyotes qui vivent normalement. D'ailleurs les ventes d'articles de luxe français ont bien repris dans leurs grands magasins (Le Figaro Eco 2 Mai). Ils sont trop aimables ces Nippons.

Le 13 était un Dimanche. Idéal pour filmer une ville morte...
Mais quasi personne ne va plus à Shanghai, pourtant à 3h30 de vol et en sens contraire des vents. Bangkok est évité (5h35 de vol quand même depuis Tokyo) et même Bali, un habituel best seller de l'été, souffre.

Bali est pourtant dans un autre hémisphère et à 7h30 de vol . Et les vents soufflent parallèlement à l'Equateur !!!

On s'est gaussé avec suffisance des Américains. On est pire !
Désolé ça ne fait pas plaisir à lire. Mais un bon coup de gueule ça peut remettre les idées en place.

Pour la couverture presse, je n'ai rien inventé. Ca s'est passé ainsi à Tokyo les 13 et 14 Mars. Pas la moindre trace du tremblement de terre force 9. Quelques vitres brisées déjà remplacées. "Business as usual" nous écrivait notre agent le 12.

Le 13 était un Dimanche. Idéal pour filmer une ville morte. L'épisode ne restera pas glorieux dans les annales du journalisme télévisé. Quand on pense que d'autres reporters sont au milieu des obus à Misrata !

Je suis ainsi : j'ai horreur qu'on me prenne pour un imbécile
Et puis, égoïstement, on a focalisé l'attention sur le nucléaire qui pouvait nous toucher, en oubliant les victimes du tsunami, bien réelles. Qui a donné le moindre argent pour Sendaï ?

Surtout ne me reprochez pas d'écrire tout ceci par souci mercantile. On vend d'autres destinations et les réservations sont excellentes. +11% depuis le début de l'année.

Je suis ainsi : j'ai horreur qu'on me prenne pour un imbécile. Je ne suis pas plus intelligent que les autres.

Mais j'ai une chance, je vous l'avoue : j'ai des prix sur les billets d'avion (merci à l'excellente Korean Air. Séquence copinage). Ça me permet de me rendre compte sur place.

Pour finir sur une note certes cruelle mais optimiste : le tsunami a fait 26.000 morts et 400.000 sans abris. Effroyable ! Mais prenez les chiffres: ça fait 94% de survivants. N'importe où ailleurs qu'au Japon on avait 100 à 150.000 morts. Quel peuple !

Allez ! le mois prochain je serai calmé. Enfin espérons-le. A moins que les radiations ne rendent acariâtre ... :-)

Atomic MYL

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source: TourMag

Donia Hamouda
Donia Hamouda
Administrator

CEO of Tourismag.com -
Donia's passion for the tourism sector and robust entrepreneurial drive have propelled her to establish herself as an esteemed expert in Digital Destination marketing. She has achieved this by developing and overseeing digital solutions that consistently challenge the limits of innovation in Destination marketing.

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