De la Kasbah à la place de la Victoire à Bab Bhar en traversant le dédale de rues de la Médina, MM. Ridha Touiti et Khalil Laâjimi, ministres respectivement du Commerce et de l’Artisanat et du Tourisme, accompagnés de M. Slaheddine Makhlouf, secrétaire d’Etat chargé de l’Artisanat, ont effectué vendredi soir une visite dans une dizaine de magasins et locaux commerciaux au cœur des souks de la Médina de Tunis. Un itinéraire de deux heures au cours duquel les deux ministres, en présence de plusieurs responsables concernés, ont fait le tour d’un large éventail d’articles, produits d’artisanat et une mosaïque d’objets d’art de grande authenticité.

Objectif : prendre connaissance de la situation du secteur, son rythme d’avancement, ses difficultés et ses perspectives de développement et de promotion. De leur côté, les commerçants et les artisans leur ont fait part de leurs préoccupations et problèmes professionnels, soulignant la nécessité de donner à ce secteur un véritable coup d’accélérateur.

Sur cette lancée, ils ont demandé de faciliter l’approvisionnement en matières premières, le financement, la commercialisation du produit sur le marché local et d’assouplir autant que possible les procédures y afférentes.

D’importants objectifs et axes que l’étude stratégique de promotion du secteur— déjà établis en 2003 sur instructions du Président Ben Ali — vise à atteindre à l’horizon 2016. Un enjeu majeur qui pourrait conférer au marché de l’artisanat une nouvelle configuration lui permettant de mieux se positionner à l’étranger, en termes d’exportation, d’image de marque et de compétitivité.

Chiffres à l’appui, le secteur de l’artisanat contribue à hauteur de 4 % du PIB, générant quelque 300.000 postes d’emploi dans diverses spécialités. Il vise à tripler sa participation à l’exportation en passant de 3 % actuellement à 9 % au cours des années à venir. Cette stratégie de promotion à long terme s’est assignée, également, comme objectifs l’ouverture du secteur sur l’université de manière à renforcer la formation académique dans ce domaine, la sensibilisation pour stimuler davantage l’investissement et la multiplication des groupements d’artisanat dont une vingtaine ont été déjà créés à travers les régions.

La mise à niveau du secteur, la valorisation de ses dimensions culturelle et patrimoniale, son apport au développement régional en constituent aussi le but recherché. Du reste, cette visite sur le terrain s’inscrit dans le droit fil de la sollicitude dont le Chef de l’Etat entoure ce secteur vital. Il s’agit aussi, et dans le même ordre d’idées, d’une opportunité afin d’inciter les professionnels à redoubler d’efforts pour hisser l’artisanat tunisien à des paliers supérieurs.