Ils avaient prévu de passer leurs vacances sous le soleil de Dakar, du Cap-Vert, du Congo ou de la Tunisie. Mais les dizaines de personnes qui ont eu la mauvaise idée d'acheter leurs billets d'avion auprès de l'une des trois agences parisiennes de Sud Voyages risquent plutôt de les passer à Paris.

Depuis la semaine dernière, ces clients, qui ont dépensé jusqu'à 3 000 € pour leurs vacances, font le pied de grue devant les boutiques.

Mais aucun d'entre eux n'a pu récupérer son billet. Logique : la société - injoignable hier - a été mise en liquidation judiciaire en début de semaine dernière. Pis : après enquête, il apparaît que cette agence qui avait pignon sur rue au métro Simplon (XVIIIe ), rue d'Avron (XXe ) et avenue de Clichy (XVIIe ) avait été suspendue de sa licence depuis le... 7 mai. Et son garant financier, justement chargé de rembourser les clients en cas de dépôt de bilan, était parti le 25 avril.

En clair, l'agence exerçait dans une totale illégalité depuis cette date et malgré ces radiations, des loyers impayés, elle continuait d'ouvrir pour vendre des... pseudo-billets d'avion. « Ce sont malheureusement des choses qui peuvent arriver dans notre profession, commente Georges Colson, président du Snav, le Syndicat national des agences de voyages - auquel n'appartenait pas Sud Voyages. Car la préfecture de région, chargée d'attribuer et de retirer les licences, n'assure pas son devoir de contrôle. » Elle aurait dû faire fermer les trois boutiques en mai, protégeant ainsi les clients.

Vérifier les étiquettes

« De son côté, pour être tranquille, le consommateur peut appeler la préfecture de région ou regarder sur notre site Internet*, explique Bernard Didelot, le président de l'Association professionnelle de solidarité du tourisme (APS), qui garantit 86 % des agences de voyages. Il faut que les gens soient attentifs et se renseignent ! »

Autre possibilité : vérifier les étiquettes collées sur la porte de la boutique. « Trois d'entre elles sont très importantes, explique-t-on au sein du Snav. L'une est bien sûr celle de la licence d'Etat. L'autre est celle de l'Iata, une caisse de compensation entre les agences et les compagnies aériennes, qui est un organisme très sérieux. Et la dernière est celle du Snav, qui regroupe 80 % de la profession et qui a un service spécial litige. » Mais les gérants malhonnêtes peuvent toujours décider de ne pas décoller les étiquettes... jusqu'au dépôt de bilan.

* Préfecture de région, 01.44.42.63.75, ou www.tourisme-aps.com.

source: le Parisien.fr