A l’occasion de la tenue de la conférence annuelle du groupe Fram au Golf Beach à Djerba du 1er au 3 juillet, Geoges Colson, le président du Conseil de Surveillance a répondu aux questions de TourisMag. Il a présenté les principaux axes de développement du groupe sur la Tunisie et il a mis le doigt sur les lacunes à combler.
TourisMag : Quelles perspectives de développement de Fram sur la Tunisie ?
Georges Colson : Déjà dans l’esprit, la stratégie et la volonté politique de Fram, la Tunisie doit garder et gardera une place privilégiée parmi les trois grandes destinations de notre groupe. C’est vrai qu’il y a eu quelques périodes un peu difficiles, mais aujourd’hui, nous sommes en train de récupérer et, nous en sommes contents. Dans l’ensemble, on enregistre une croissance de 10%. Ce qui laisse promettre un été et une très bonne saison sur la Tunisie. J’espère qu’on réussira à dépasser le cap des 100 milles clients, une performance qu’on a déjà atteinte auparavant, et qu’on avait perdue, malheursement, suite à une conjoncture difficile. Pour ce qui est des investissements, il y a le problème de la continuation de la recherche de certaines opérations particulières notamment dans l’hôtellerie. C’est aussi le développement de nos filiales, entre autres le transport, avec le renouvellement du matériel ainsi que l’amélioration de nos établissements, avec au bout de quelques années, la refonte de certains équipements qui nous permet d’entretenir notre outil de travail.
Le développement suppose aussi la participation à des activités comme le golf, puisqu’à Tozeur notre groupe a participé au capital de ce projet. Et ce, pour contribuer, chaque fois selon la volonté de Fram, au développement économique de la Tunisie dans le domaine touristique La Tunisie est pour Fram toujours amie. C’est une préoccupation permanente pour moi même et pour l’ensemble de nos collaborateurs.
TourisMag : Etes-vous inquiets quant au fléchissement constaté sur le marché français notamment sur les destinations Tunisie et Maroc ?
Georges Colson : C’est vrai qu’il y a eu des informations communiquées récemment à ce sujet. En ce qui concerne notre groupe, nous n’avons ni la même vision ni la même réalité des faits. Je confirme que nous sommes en progression de 7 à 10% sur la tunisie pour cette saison 2007 y compris pour l’été. Depuis que je suis arrivé, j’ai discuté avec nos collaborateurs hôteliers et réceptifs. Ainsi, le nombre de clients que nous recevons et qui sont annoncés pour le mois de juillet, est supérieur à celui de la même période de l’année dernière. Personnellement, je ne suis pas pessimiste comme ce que laissent entendre ces chiffres annoncés récemment. Alors, c’est vrai que la situation parfois économique en France et les élections françaises ont fait que les clients français n’ont pas été aussi fortement attirés par le produit des agences. Mais pour le groupe, je reste, dans cette période quelque peu difficile, heureux de voir que nous repartons sur des bases de développement vers le haut et non pas vers le bas.
TourisMag : Selon les observateurs français, le chamboulement du marché international marqué notamment par des choix stratégiques des plus grands TO n’est pas sans impacts sur le 1er voyagiste français. Une éventuelle option de fusion ne serait-elle pas envisageable ?
Georges Colson : Déjà , de Fram sur le marché français dans le domaine économique de restructuration des entreprises (fusion, acquisition, absorption, etc…), c’est rendre hommage à notre entreprise qui n’a pas du tout dans sa stratégie ni sa politique le souhait de se faire racheter. Et il n’y a aucune menace, ni proposition, ni tractation dans ce sens. Au contraire, dans un esprit d’indépendance, celui de Fram, nous regardons comment arriver, avec une taille tout à fait humaine, à nous maintenir et nous développer alors que nous sommes encadrés par des concurrents de plus en plus forts financièrement. Cela ne veut pas dire que nous serons amenés un jour ou l’autre à faire des alliances mais pas forcément avec les groupes auxquels on fait allusion. Le problème ne se pose pas et il faut regarder l’avenir avec sérénité. Aujourd’hui, il n’y a aucune ouverture, ni une participation quelconque chez Fram, ni des discussions à Fram pour une extension externe.
TourisMag : Quels sont vos projets de développement en terme de transport aérien ?
Georges Colson : Cest d’abord la poursuite de notre collaboration avec la compagnie française, Air Méditerranée, avec deux avions qui nous sont spécialement attribués et personnalisés. Pour la Tunisie, nous restons fidèles à notre partenariat historique avec Tunisair. Nous regardons par ailleurs, l’apparition en France de nouveaux éléments notamment les low cost ou moitié low cost comme la filiale d’Air France « Transavia ». Nous serions amenés parfois à collaborer car on ne peut pas nier l’existence et la multiplication de ces vols qui nous permettront de prendre parfois un peu moins de risque. Mais nous continuons à avoir une stratégie d’indépendance dans le domaine du transport.
TourisMag : Dans la foulée de l’émergence de nouvelles destinations très concurrentes, quels sont les atouts pour vendre la Tunisie ?
Georges Colson : Je crois d’abord que la distance entre notre pays et la Tunisie permet de venir ici rapidement. Ce qui est un atout. Ensuite, le pays s’est développé dans les infrastructures hôtelières, parfois peut-être un peu trop. Ce qui a amené les professionnels à vouloir parfois ou à être dans l’obligation de brader les prix. Ce qui est pour moi toujours, un sujet d’irritation. Parce que je trouve qu’on ne doit pas brader la Tunisie ! On ne doit pas brader une destination ! On doit garder la qualité d’un produit et de son personnel.
Enfin, la Tunisie n’est pas simplement le soleil. Ce sont les paysages, la population accueillante et souriante qui a, de plus l’avantage de parler la langue. Et il y a tellement de personnes qui ont envie de retrouver cette chaleur. Mais, la Tunisie a quand même des progrès à faire. Moi, je regrette qu’une partie du pays n’ait pas d’infrastructures routières. Dans certaines régions aussi, il faudrait développer le volet culturel et découverte au lieu de focaliser un peu trop sur le balnéaire. Je pense que les autorités en sont conscientes mais il faut trouver des investisseurs courageux pour mettre toute une partie de la Tunisie, qui n’est pas la Tunisie balnéaire mais historique et culturelle, en valeur. Pour moi, il s’agit là d’un souhait surtout pour la région Nord, que je trouve un peu délaissée.