Selon notre confrère l’Economiste Quotidien Marocain, le recul du marché français se confirme. Les destinations d’Afrique du Nord ne font pas l’exception et enregistrent toutes une baisse. La Tunisie a régressé de l’ordre de 11% contre 26% pour le Maroc. Et ce après avoir recensé des hausses respectives de 3,9% et 2,9% durant l’hiver.
Pour leur part, plusieurs professionnels locaux essaient de rassurer : « les effets de la reprise ne se ressentiront pas en juin, mais plutôt en juillet et août», a expliqué l’un de ces professionnels. Et tous s’accordent pour ajouter aussi que 2006 était une année record et exceptionnelle (7% de croissance à Marrakech). N’empêche que, dans la cité ocre, le taux moyen d’occupation -autre indicateur de l’activité du tourisme- a connu un sérieux fléchissement, d’après les statistiques officielles. Il est passé de 77 à 69, perdant 8 points par rapport à la même période l’année précédente. Outre la baisse des arrivées, la multiplication de l’offre hôtelière explique aussi ce recul. Depuis janvier, plusieurs nouvelles unités ont en effet ouvert leurs portes.
Habitués à une croissance à deux chiffres sur la destination Maroc, les TO s’inquiètent et ne trouvent pas d’explication à ces replis. Bien qu’il y ait eu redémarrage depuis le début de juin selon les TO, ce dernier ne permettra pas d’effacer le retard accumulé.
Par ailleurs et curieusement, les voyages individuels émanant du marché français ne perdent pas du terrain. En effet, et d’après les voyagistes de l’Hexagone regroupés au sein du réseau Selectour, trois destinations phares, à savoir la Tunisie, le Maroc et l’Espagne, continuent paisiblement leur croissance (6% depuis le début de 2007).
Marrakech, particulièrement touchée
Une baisse de 9% a été enregistrée à Marrakech sur le mois de mai. En effet, les statistiques régionales révèlent une chute sur les arrivées de touristes français. Elle a concerné l’ensemble des hôtels classés à Marrakech à savoir les résidences touristiques, les 5* et les VVT (Villages de vacances touristiques) qui sont les plus touchés avec des baisses respectives de 43, 25 et 20%.
Les nuitées sont également touchées par ce recul, soit 319.256 nuitées (- 9% par rapport à la même période en 2006). Ce qui s’explique parfaitement par le fléchissement du marché français : quand la France s’enrhume, Marrakech a la grippe. En effet, 60% des touristes qui visitent Marrakech sont issus de l’Hexagone. D’ailleurs, les TO français, spécialisés sur le Maroc, avaient déjà donné l’alerte. Et de confirmer cette alerte par leur baromètre 2007. La destination Maroc cumule à cet effet une baisse de 26% depuis début 2007. Les 62 tour-opérateurs et croisiéristes membres du Ceto (Cercle des tour-opérateurs français) ont accusé une stagnation des voyages à forfait. Les réservations cumulées entre avril et mai et début juin laissent présager un été mitigé avec un retard de 8% par rapport à l’année dernière. Une chute globale qui concerne, outre le Maroc, l’ensemble des destinations touristiques des membres du Ceto.