Cette question se pose d’une manière très pressante. En effet, le réchauffement de la planète est aujourd’hui une évidence. Le rapport annuel de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) pour l’année 2006, révèle que la température moyenne à la surface de la terre a accusé depuis le début du 20ème siècle, une hausse de l’ordre de 0,7°C. Depuis 1976, cette hausse s’est nettement accélérée, atteignant 0,18°C tous les dix ans.
D’autres rapports montrent que « le réchauffement climatique ne fait désormais plus de doute, et il est maintenant attesté par l’accroissement des températures moyennes mondiales de l’atmosphère et de l’océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace, et l’élévation du niveau moyen de la mer. Onze des douze dernières années figurent au palmarès des douze années les plus chaudes depuis qu’on dispose de relevés fiables de la température de surface. » Et Michel Jarraud, le SG de l’OMM d’ajouter « il y a un quart de siècle que la communauté scientifique internationale tire la sonnette d’alarme au sujet de l’impact des activités humaines sur le climat terrestre. Aujourd’hui des perturbations du système climatique mondial sont omniprésentes. De plus, on observe un nombre croissant de catastrophes naturelles ainsi que des phénomènes violents (ouragans, inondations et sécheresses persistantes), auxquels les pays les plus démunis ont du mal à faire face, et l’on s’interroge sur les éventuelles relations de cause à effet. »
S’agissant de ces problèmes liés au climat enregistrés en Afrique, la Tunisie n’en est pas moins concernée. En effet, la communication du SG de l’OMM a expliqué que la Tunisie n’est pas à l’abri bien qu’elle ait pris des mesures appropriées depuis longtemps : « si la variabilité du climat et ses incidences sont détectables par l’observation systématique, il est essentiel de mettre aussi l’accent sur l’éducation et la sensibilisation du public et des décideurs, ainsi que sur le renforcement des capacités des services météorologiques et hydrologiques nationaux. Les signes annonciateurs les plus visibles de ces transformations peuvent se trouver parmi les variables météorologiques courantes, comme les températures et les précipitations, mais ce peut être une modification de la fréquence et de l’intensité des sécheresses ou inondations inhabituelles. Il s’agit aussi de prévoir, avec des marges d’incertitude réduites, l’impact potentiel des changements climatiques sur les secteurs les plus vitaux pour l’économie nationale, tels le tourisme. »
Francesco Frangialli, le SG de l’OMT, a affirmé que le tourisme est effectivement devenu aussi bien une victime qu’un vecteur du changement climatique et de la réduction de la biodiversité. Ce qui correspond aux débats de la dernière édition du forum économique de Davos. Ces fléaux sont accentués non seulement par le développement du transport aérien mais également de ses propres excès : « nous devons proposer des voies de recherche et des instruments d’action qui permettront au tourisme de se transformer, a ajouté le SG de l’OMT. Et, ce faisant, de survivre au changement du climat et de diminuer progressivement sa contribution à ce phénomène. »