Le phénomène de la fuite des compétences tunisiennes opérant dans le secteur du tourisme vers d’autres pays qui leur offrent épanouissement professionnel et rémunérations substantielles commence à prendre de l’ampleur. Force est de remarquer toutefois que les professionnels du secteur et les autorités de tutelle semblent fermer les yeux sur cette « hémorragie ». Il est vrai que c’est une fierté pour la Tunisie, un petit pays sans ressources naturelles et dont le capital humain constitue la plus incommensurable des richesses, que de voir ses hauts cadres et ses employés sollicités sous d’autres cieux à l’instar des pays du Golfe mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’une perte réelle pour un secteur aussi vital pour l’économie nationale. D’autant plus que les cerveaux appelés à faire les beaux jours de certaines destinations concurrentes sont souvent la fine fleur de nos compétences. Et comme il n’y a pas de fumée sans feu, il y a lieu de s’interroger sur les diverses raisons qui poussent ces compétences formées aux frais de la princesse à succomber aux chants des sirènes.

A fortiori, le facteur des salaires élevés n’explique pas tout. D’aucuns estiment en effet que cette exode des compétences traduit une situation peu envieuse et des conditions de travail en deçà des attentes dans nos unités hôtelières et autres établissements. Quoiqu’il en soit, il appartient désormais aux acteurs directs du tourisme et à l’administration de tutelle d’identifier les dessous du malaise qui constitue le catalyseur du phénomène et de trouver les solutions adéquates pour réduire son intensité ou, du moins, minimiser son impact négatif sur la qualité des services et par ricochet sur la bonne réputation du tourisme tunisien.