La Tunisie a reconquis sa liberté, mais son tourisme va mal.  Jusqu’au 10 mars 2011, la destination  a  enregistré une baisse 41% de ses recettes en devises, une régression de 60% au niveau des nuitées touristiques et un recul  de 42% pour ce qui est des entrées. Il n y a pas grand-chose à faire, les touristes restent poltrons malgré le retour au calme et à la sécurité.

Le drame qui se déroule chez notre voisin de l’est, où un fou sanguinaire met son pays à feu et à sang pour se cramponner à son douillet fauteuil de guide de la révolution libyenne arabe et socialiste, en certainement pour quelque chose. Le ministère du Tourisme a bien fait de ne pas se croiser les bras.

La Tunisie a tenté tant bien que mal de  mettre  la révolution du jasmin sur sa brochure touristique.

Chef d’entreprise appelé au chevet d’une industrie touristique à la peine, Mehdi Houas a fait montre de beaucoup de volonté pour sauver ce qui peut l’être. Ce polytechnicien qui a démarré sa carrière chez IBM  a été le cheville ouvrière d’une grande campagne de séduction  en France qui a «détourné» des slogans entendus pendant la révolte contre le régime. «Enfin libre de bronzer» a été le principal slogan de cette campagne lancée un mois jour pour jour après le départ de Ben Ali vers l’Arabie Saoudite, le 14 janvier, sur un marché qui émet chaque année 1, 4 million de touristes vers le pays du jasmin.
Et c’est là que le bât blesse. Le slogan qui invite les touristes à "bronzer sous le soleil d’une Tunisie libre", est de l’avis même du président de  l’Association française Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), Yves Godeau, (voir notre interview), allé  dans le sens inverse de la révolution du jasmin.

«Ce slogan évoque à peine le changement politique. Il y avait pourtant moyen de trouver un slogan plus frappant qui va mieux avec la révolution tunisienne. Par exemple « la révolution à voir par vous-même » et ça change…Les slogans de tourisme de masse ne changent pas vraiment l’image et c’est dommage», indique M. Godeau.


Venons maintenant à la nouvelle campagne de promotion destinée aux autochtones et lancée à l’occasion des vacances du printemps sous le slogan «C'est bien que nos enfants connaissent leur pays».  Un slogan qui  ne laisse pas paraître  beaucoup d’imagination et encore moins une ingéniosité. Pire encore, en cliquant sur les bannières qui apparaissent sur certains sites web, on se trouve sur le site web d’un journal électronique B2B spécialisé dans le tourisme au lieu du portail conçu à cet effet par Amadeus, en l’occurrence www.siyaha.tn, où figurent les offres promotionnelles dédiées aux autochtones.

Et les surprises ne s’arrêtent pas là.  Le journal électronique à la mise à jour approximative ne comprend aucune offre  destinée aux touristes nationaux! L’on se demande, dès lors, quel est l’intérêt de ce choix pour, le moins, arbitraire et incompréhensible…. Une question qui reste en suspens... en attendant que l'ONTT éclaire notre lanterne...