Quels sont les préparatifs de la Tunisie pour la haute saison estivale ? Il s’agit de l’une des interrogations auxquelles a répondu Tijani Haddad, le ministre du tourisme, lors d’une conférence de presse tenue aujourd'hui en présence des représentants des médias tunisiens et étrangers.
Rappelant que l’objectif de la destination étant d’étaler la saison touristique sur toute l’année, le ministre a tout de même souligné l’importance de l’été qui représente une période de pics sur laquelle il n’est point question de lésiner.
Sur un autre plan, Tijani Haddad a mis l’accent sur la rentabilité du secteur dont le baromètre est sans doute les recettes en devises. Et d’annoncer le chiffre définitif de l’année 2006. En effet, la Tunisie a enregistré une évolution des entrées en devises de l’ordre de 8,2% selon le rapport de la Banque Centrale de Tunisie.
Au terme des 5 premiers mois de l’année en cours, le secteur a continué sur sa lancée. Il a recensé une évolution de 10% en recettes. Quant aux prévisions de la fin de 2007 et à la lumière de ces réalisations, l’évolution globale des entrées en devises serait de l’ordre de 8,6%, dépassant ainsi la barre de 3 milliards de dinars.
Revenant sur les statistiques de 2002, laquelle année représente selon le ministre le creux de la vague pour le tourisme tunisien, il s’est avéré que le secteur recense une évolution de 48%. Tijani Haddad a mis l’accent alors sur la transparence des chiffres tunisiens dont le calcul tient compte uniquement des entrées générées par les touristes étrangers. Ainsi, les entrées tunisiennes ne s’apprêtent pas aux comparaisons avec celles des destinations concurrentes qui calculent différemment leurs réalisations.
Concernant les marchés classiques, dont notamment l’Allemagne, l’Italie et la Grande Bretagne n’ont pas été concernés par les écarts positifs contre une nette réticence : « ce qui n’est pas inquiétant », a souligné le ministre qui a plaidé pour le positionnement sur d’autres marchés qui constituent une alternative.
A rappeler que la Tunisie a changé de stratégie axée sur les marchés en question surtout pendant le début des années 60. Il a fallu se tourner vers d’autres clientèles pour éviter les crises. Ce qui correspond actuellement aux objectifs de la Tunisie qui prône la diversification des marchés.
Tijani Haddad a passé en revue également les différents chantiers du secteur touristique et hôtelier. Le programme pilote de mise à niveau des établissements hôteliers a atteint sa phase finale. 36 unités sur 45 au total ont passé l’épreuve en attendant que le reste soit achevé d’ici la fin du mois d’août. Entre temps, l’application des normes 2005 de classification est en train d’avancer. On enregistre à ce jour 100 unités dont le classement est en règle.
Par ailleurs, la majorité ne mérite pas encore ses étoiles ! S’agissant des préparatifs pour la saison estivale qui s’annonce d’ores et déjà sous le signe du complet, l’administration a contacté les différentes parties concernées et impliquées afin de les sensibiliser quant à la qualité des prestations et au bon déroulement de l’activité. D’autant que les pics sont le plus souvent synonymes d’une certaine perte de contrôle qui porte préjudice à la destination.
Et Tijani Haddad de soulever le problème de la promotion qui constitue jusqu’alors un maillon faible du tourisme tunisien. Car l’administration et l’Etat continuent de s’en charger. Pour leur part, les professionnels se contentent de cueillir les fruits sans contribuer d’une manière conséquente à cet effort. Or, l’Etat est censé assurer uniquement la promotion de l’image globale du pays. Ce ne répond en aucun cas aux attentes des clients notamment par ces temps de matraquage promotionnel de mille et une destinations attrayantes. A cet effet, le ministre a appelé à une synergie d’efforts. D’ailleurs, la Tunisie s’est longtemps sinon toujours contentée de la publicité traditionnelle qui se résume principalement à l’affichage urbain. Investir la télévision est une initiative qui coûte chère certes, mais qui reste importante et nécessaire. C’est pourquoi, le tourisme tunisien a fait le pas vers ce média très influent à travers des passages sur CNN, BBC World et LCI tout le long du mois de mai dernier. Cette expérience sera évaluée avant d’être renouvelée.
Lors de cette conférence de presse, le ministre a annoncé aussi la tenue en Tunisie du 12 au 16 juin du conseil exécutif de l’OMT dont la Tunisie est présidente pour la 2ème session consécutive ainsi que de la conférence internationale des parlementaires et élus locaux. Cette manifestation d’envergure aura lieu à Yasmine Hammamet qui abrite de plus en plus d’évènements. Prendront part à la réunion du conseil exécutif de l’OMT des représentants de 31 pays en plus des 18 pays membres du conseil. Et seront présents aux travaux de la conférence internationale plus de 350 participants représentant 87 pays. Ils discuteront le thème du tourisme en rapport avec le développement.
En réponse aux questions des journalistes, le ministre a souligné les réalisations timides sur les marchés moyen-orientaux. En effet, la baisse sur ces pays a atteint au terme des 4 premiers mois -12,8%. Et ce, malgré les liaisons aériennes qui ont été ouvertes entre la Tunisie et plusieurs destinations moyen-orientales. Pourtant, le transport aérien a toujours été cité comme étant un moyen entravant le développement auprès de ces clientèles. Même en réglant ce problème, la Tunisie souffre d’autres lacunes à combler pour améliorer les scores et attirer les touristes moyen-orientaux. En contre partie, le tourisme interarabe qui concerne les pays voisins à savoir la Libye et l’Algérie, continue d’évoluer.
Au sujet de la privatisation des aéroports de Monastir et d’Ennfidha, dont les travaux de réalisation commenceront prochainement, le ministre a précisé que toute initiative en faveur du développement du transport aérien constitue également un atout supplémentaire pour le secteur touristique.