La Grande Bretagne figure parmi les marchés classiques de la Tunisie. Pourtant, la destination ne profite pas assez des départs en voyages des Britanniques. En effet, 68,1 millions départs à l’étranger ont été enregistrés en Grande Bretagne en 2006. 13,8 millions de ces vacanciers sont partis en Espagne contre 11,1 millions en France. Par ailleurs, on affirme que les pays d’Afrique sont les principales destinations « soleil » pour les agences de voyages. Cela étant, la part de la Tunisie n’est pas très importante en fonction de la tendance sur ce marché.

En témoignent les réalisations des quatre premiers mois de 2007 qui augurent d’une baisse considérable. En effet, le nombre des visiteurs britanniques enregistrés de janvier à la fin d’avril n’a pas dépassé la barre de 85.570 clients contre 97.664 durant la même période en 2006, soit une régression de 12,4%.

Du 21 au 30 avril, la Tunisie a recensé 9.362 touristes anglais contre 11.660 clients en 2006, soit une baisse de 19,7%. Et d’enchaîner sur l’écart négatif pour ce qui est de tout le mois d’avril qui s’est clôturé sur une baisse de l’ordre de 13,3%.

Cette déstabilisation de la destination Tunisie sur le marché britannique est sans doute due à l’émergence de pays concurrents très compétitifs qui adaptent concrètement leur offre aux attentes des différentes clientèles. Chose qui tarde à se faire du côté de la Tunisie où la théorie semble encore l’emporter sur la pratique. Malgré l’orientation vers la diversification de l’hébergement dans nos murs depuis quelques temps, l’insuffisance de l’offre en appart hôtellerie figure parmi les motifs entravant le développement du marché.

En contre partie, ce type d’hébergement est un créneau qui fait florès dans les destinations concurrentes à savoir la Turquie, Chypre et le Maroc. D’autant plus que l’animation reste un maillon faible de la chaîne touristique tunisienne. La destination ne réussit toujours pas à créer de véritables centres d’intérêt en dehors des hôtels où l’animation est désormais ridicule en comparaison aux autres pays touristiques. Ce motif est signalé également parmi les lacunes de la destination. En terme de transport aérien, le Sud tunisien et l’île de Djerba restent non exploités à défaut de vols directs au départ de la Grande Bretagne. Le problème des correspondances entre les vols domestiques et les vols internationaux notamment celui de Tunisair est relevé aussi en plus de l’absence de vols low cost à l’instar du Maroc.

En ce qui concerne les prévisions des réalisations, le rapport des représentants de l’ONTT à l’étranger souligne un certain scepticisme des TO quant à l’industrie du voyage au Royaume Uni : « l’industrie du voyage au Royaume Uni connaît actuellement des changements dus en majeure partie à 3 facteurs déterminants à savoir l’Internet, les low cost et les nouveaux opérateurs en ligne (centrales de réservation). »

D’ailleurs, il s’avère que la fusion des 4 premiers TO britanniques est la conséquence de ces changements. N’empêche que les TO et malgré leurs appréhensions quant à l’avenir de cette industrie et le déclin du package classique, affichent de l’optimisme. Car l’étude Trip Vision a souligné que le marché des packages recule sans pour autant disparaître.