L’Elysée a été le cadre d’une réunion entre l’émir du Qatar et le Président de la République le 30 mai. Si l’ordre du jour était à l’approfondissement des relations entre l’émirat arabe et la France, celui-ci a comporté un important volet commercial.

Qatar Airways a en effet signé à cette occasion un nouveau protocole d’accord avec Airbus concernant l’acquisition de 80 A350XWB (Xtra Wide Body). La commande se répartit sur les trois différentes versions du biréacteur long-courrier. Elle compte vingt A350-800, quarante A350-900 et vingt A350-1000, le dernier et plus long modèle lancé par le constructeur européen. Ils permettront à Qatar Airways d’augmenter sa flotte et desserviront des destinations régionales et long-courriers.

La première livraison, celle d’un A350-900, devrait intervenir en 2013. Ce contrat confirme et renforce le précédent accord que le Président exécutif de la compagnie, Akbar al-Baker, avait signé en 2006. Il portait alors déjà sur soixante appareils. Mais à chaque révision du programme la commande potentielle perdait un peu plus de sa viabilité. Qatar Airways a réaffirmé aujourd’hui qu’elle était toujours en course. Elle est même la plus grosse cliente de l’appareil et la première au Moyen-Orient.

L’accord a également fourni à Airbus et sa maison mère EADS l’opportunité de signaler le maintien des dates de livraison décidées lors du lancement industriel de l’appareil en décembre 2006. Le constructeur espère faire taire ainsi les rumeurs, lancées le 29 mai par la Süddeutsche Zeitung, d’un nouveau remaniement du design de l’appareil. Selon le quotidien allemand, plusieurs compagnies, dont Emirates, Singapore Airlines et … Qatar Airways, souhaitaient que le fuselage en matériaux composites soit composé non de plus de petites pièces rivetées mais de larges éléments, comme pour le Boeing B787.

Ecartée par une porte-parole de l’avionneur, une nouvelle réévaluation du programme en augmenterait encore les coûts, qui ont déjà doublés, et entraînerait de nouveaux retards. Une catastrophe pour Airbus dont l’image a déjà été sérieusement ternie par les problèmes industriels de l’A380 et les tergiversations autour de la conception de l’A350.