Le ministère du tourisme tunisien et les professionnels du secteur mettront sur table 60 millions de dinars (43, 8 millions d’euros) pour promouvoir la destination Tunisie à partir du mois d'avril prochain jusqu'à juin en Europe, a annoncé, mercredi soir, M. Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme à la chaîne de télévision Nessma.
Objectif : sauver la saison touristique sans céder aux fortes pressions des tours opérateurs et transporteurs qui n'ont montré pour la plupart aucune disposition à aider la Tunisie à relancer cette activité après la révolution du 14 janvier. Aujourd'hui, administration et professionnels font le même constat, tirent la sonnette d'alarme mais proposent une approche commune pour sortir le secteur de la mauvaise passe qu'il traverse.
Tout en relevant que la majorité des hôtels dans les régions touristiques sont fermés et que les quelques unités ouvertes (environ 20% ) tournent à 20 pc de leurs capacités, ils réaffirment leur détermination à unir leurs forces pour sauver les emplois (le secteur fournit environ 250 mille emplois directs et quelque 150000 emplois indirectes ) et à relancer l'activité touristique dont le concours au PIB dépasse 5 % sans pour autant brader les prix.
Une opération sauvetage, certes difficile mais pas impossible, estiment tous les intervenants à savoir l'administration, la FTH (fédération tunisienne de l'hôtellerie) et la FTAV (fédération tunisienne des agences de voyages).
Elle exige d'agir autrement en termes de conduite des opérations promotionnelles de la Tunisie, d'allocation des fonds mobilisés et, également, une prise de conscience réelle de la part du personnel hôtelier des enjeux de l'étape et de l'impérieuse nécessité de vaincre les tensions sociales.
Promouvoir autrement la Tunisie post-révolution se traduira par des actions ciblées et des campagnes agressives qui toucheront tous les supports médiatiques et publicitaires en Europe qui fournit bon an mal an plus de 4,5 millions de touristes. Une action promotionnelle dont l'ambition est de présenter une nouvelle image de la Tunisie, de ses régions, de son peuple, de sa culture et de ses multiples attraits.
Au regard des indicateurs actuels qu'affiche le secteur, l'entreprise peut paraître difficile mais pas totalement désespérée. La dynamique que connaissent la Tunisie et son peuple peut constituer, une fois bien exploitée et mise en exergue, un important catalyseur pour susciter un plus grand intérêt pour la destination et à fortiori limiter le caractère abrupt de la baisse.
A la FTH et à la FTAV, on montre un optimisme mesuré mais on réclame un accompagnement actif en termes d'octroi de crédits et de report de paiement de créances, qui ne doit pas être perçu comme une forme d'aide ou d'assistance, pour limiter les dégâts et passer ce cap difficile.
WAK