De par sa contribution incontestable à la création d’un climat de confiance chez les investisseurs et à l’amélioration de l’image de marque de l’économie nationale, la convertibilité totale du dinar constitue l’un des principaux objectifs du 11ème plan de développement 2007-2011. Raison pour la quelle, d’ailleurs, la Tunisie a adopté depuis plusieurs années une politique de change caractérisée par une certaine flexibilité dans le but de stabiliser le taux de change réel du dinar.
Cette démarche pragmatique a permis de préserver la compétitivité de l’économie, de gérer la forte volatilité observée sur la parité euro/dollar et d’anticiper les effets du démantèlement tarifaire, afin de pouvoir sauvegarder les équilibres extérieurs dans un environnement international de plus en plus incertain. Avant de prendre cette décision fatidique, les autorités devraient s’assurer que l’environnement macro économique s’apprête à cette mutation, que les instruments de régulation sont fonctionnels et que les intervenants (opérateurs directs sur le marché ou régulateurs) sont en mesure de gérer d’éventuelles pressions de marché au double plan interne ou externe.

Il va sans dire que la convertibilité est, in fine, l’aboutissement de toutes les réformes de libéralisation de l’ensemble des opérations financières avec l’extérieur. D’où la nécessité de renforcer davantage la compétitivité de l’économie. Pour ce faire, les pouvoirs publics et les acteurs économiques sont appelés à améliorer davantage la productivité, à réaliser des changements structurels dont notamment le renforcement de la position du secteur des services et des activités prometteuses, à attirer davantage d’investissements directs étrangers et à continuer les efforts d’insertion de l’économie nationale dans son environnement régional et mondial.

Les différents intervenants sont également appelés à préserver les équilibres généraux de l’économie à moyen et à long terme. Dans cette optique, l’intérêt se porte plus que jamais sur la diminution du déficit courant de la balance des paiements, la maîtrise de l’inflation, le maintien du déficit budgétaire à un taux inférieur à 3% et la réduction du niveau de l’endettement extérieur.

D’autre part, la dernière révision du statut de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a préconisé l’adoption d’une politique monétaire allant de pair avec les exigences de la convertibilité totale du dinar. Dans ce même chapitre, les autorités compétentes oeuvrent à consolider les assises financières du système bancaire et à renforcer les normes de gestion, de vigilance et de contrôle.

Autre condition sine qua non au passage à une monnaie nationale totalement convertible : des réserves importantes en devises (supérieures à six mois) à utiliser, en cas de besoin, pour prêter main forte aux entreprises. Ces réserves se situent actuellement aux alentours de cinq mois.

Compte tenu des diverses réformes introduites, les experts avertis estiment que la Tunisie est sur la bonne voie…