Le temps des colères sociales a sonné pour TAV Tunisie, filiale de l’opérateur aéroportuaire turc TAV Airports Holding qui exploite les aéroports internationaux d’Enfidha et de Monastir.
Les employés de l’aéroport Habib Bourguiba de Monastir (centre-est de la Tunisie) observent depuis environ une semaine un sit-in pour contester la «marginalisation» de cet aéroport. Craignant pour la pérennité des 30.000 emplois (directs et indirects) assuré par l’aéroport, ces agents ont accusé TAV Tunisie de «détourner le trafic aérien vers l’aéroport d’Enfidha» (nord-est) que l’entreprise a construit en 2009. Brandissant des pancartes ou sont griffonnés de nombreux slogans du genre «TAV dégage!» et « conservons plus de 30.000 emplois », les contestataires n’ont pas hésité à appeler le l‘Etat tunisien à renationaliser l’aéroport de Monastir.
Sur la défensive, Mustapha Sani Sener, président de TAV Airports Holding, a tenu mercredi un point de presse au cours duquel il a tenu à rassurer les agents et les cadres de l’aéroport de Monastir. « La fermeture présumée de l’aéroport n’est qu’une rumeur et l’avenir de l’aéroport et du personnel n’est pas aussi catastrophique qu’on ne le dit », a-t-il martelé en présence de l’ambassadeur turc en Tunisie et de représentants de l’aéroport de Monastir et de celui d’Enfidha.
Le PDG de l’opérateur aéroportuaire turc a souligné que la compagnie continue d'exploiter l'aéroport de Monastir et œuvrera en vue d'y améliorer les services destinés aux passagers, d'autant plus que les aéroports sont "les vitrines des pays". «Notre groupe qui exploite, depuis janvier 2008, l'aéroport international de Monastir, respecte toujours ses engagements financiers et sociaux et s'engage à préserver les activités de l'aéroport et à y sauvegarder les emplois », a-t-il indiqué
Le responsable a, toutefois, noté que son groupe met avant tout l’accent sur la qualité des services. « Il faut que vous sachiez que l’aéroport ne peut qu’accueillir plus de 4 millions de passagers par an qui sont généralement à moitié satisfaits. Nous préférons avoir deux millions de passagers contents. C’est beaucoup mieux. Car un passager content dépense plus. Aujourd’hui, la Tunisie est devenue démocratique. Elle va par conséquent attirer davantage d’investisseurs et de touristes. Le pays aura besoin non seulement de l’aéroport d’Enfidha, mais de plus d’aéroports », présage-t-il.