Chango Voyages a organisé une croisière sur le Nil pour 9 personnes en Egypte, le 24 févier dernier. Hubert Thiry, directeur de l'agence était du voyage. Un séjour exceptionnel, dans des conditions de visites exceptionnelles. Pour lui, pas de doute c'est maintenant qu'il faut visiter le pays. Témoignage.
Le voyage était programmé depuis longtemps pour les vacances de février quand se déclencha la « Révolution du 25 janvier ». Un voyage de rêve : Le Nil en Dahabeya, petit bateau de 5 à 7 cabines qui navigue à la voile, « à l’ancienne », à l’écart des flots de touristes déversés par les gros bateaux sur les sites pharaoniques *.
Ce voyage a failli bien ne pas avoir lieu. Le 25 janvier, il y eut 2 millions de personnes sur la place Tahrir. Le 28 janvier, cette révolution nécessaire et pacifique se transforma en un chaos organisé par un régime aux abois.
A ce moment là , le Quai d’Orsay publia un avis déconseillant aux ressortissants français tout déplacement non indispensable en Egypte. L’injonction tenait pour tout voyage avant le 7 février, puis fut prolongée jusqu’au 14, puis jusqu’au 21… Nous devions partir le 24.
Nous nous apprêtions à renoncer à ce voyage rêvé lorsqu’une semaine avant l’échéance, enfin Moubarak céda, et le nom de la « place de la Libération » prit tout son sens pour un peuple en liesse.
Pour les 2,5 millions d’Egyptiens qui vivent du tourisme, mais aussi pour les Français qui souhaitent découvrir ce pays, il faut dire comment ça se passe actuellement.
Il n’y a personne, vraiment personne dans les temples, et les Egyptiens accueillent ceux qui viennent à eux avec une gentillesse sans doute habituelle, mais aujourd’hui décuplée par la joie sincère qu’ils ont à voir revenir les visiteurs après plus d’un mois d’absence.
L’armée est très présente en Egypte, c’est elle qui a fait partir Moubarak, qui assure la stabilité du pays et qui garantie la sécurité des sites touristiques.
On voit des chars ici où là , et beaucoup de militaires, mais on s’habitue vite à cette présence bienveillante et finalement rassurante. Et le peuple aime son armée. Une femme nous a montré, très fière, des photos de ses enfants juchés sur des chars d’assaut.
Avec une conscience citoyenne admirable, c’est souvent le peuple qui assume actuellement les tâches policières.
Ainsi à Edfou, sur le chemin d’un temple que nos avons visité absolument seuls, nous avons vu un enfant de 12 ans faisant la circulation au milieu d’un carrefour, sifflet à la bouche.
On nous a expliqué que la population, à Edfou comme ailleurs, s’organise et se distribue les missions de service public, et que ce jeune garçon serait relayé au bout d’une heure.
Dans le même esprit, nous avons vu plusieurs fois des adultes et des enfants occupés à repeindre des bordures de trottoirs, de murs, des grilles, aux couleurs du drapeau Egyptien, noir, blanc et rouge.
Nous garderons l’image d’un peuple citoyen, responsable, fier de son pays (« 200% Egyptien » nous a-t-on dit) et de sa révolution. Et partout, toujours, des sourires, des « choukran », des « welcome ».
Ainsi à Guizeh, nous avons pu pénétrer au cœur de la Grande Pyramide et nous trouver seuls, entre nous, dans la chambre funéraire du roi Kheops. En temps normal, seulement 1% des visiteurs ont la chance d’entrer dans cette pyramide, et le temps leur est compté.
L’Egypte vit actuellement un moment historique et c’est maintenant qu’il faut visiter ce pays.
Ceux qui le feront auront le privilège rare de voir dans les meilleures conditions les témoignages merveilleux du passé, et de vivre au présent l’Histoire en marche. "
Hugues Thiry, directeur de l'agence Chango Voyages Nice
* Voyage organisé par l’agence Chango Voyages à Nice, spécialiste de l’Egypte et des croisières en Dahabeya.
source: TourMag