Quitter un employeur pour aller travailler chez un autre, c’est ce qu’on appelle « Poaching ». Actuellement, nombreux sont les pilotes qui succombent aux propositions irrésistibles des compagnies du Golfe essentiellement. Sont concernés par ce problème les pilotes de ligne tunisiens et maghrébins à l’instar de beaucoup d’autres dans différents pays. Des compagnies ont trouvé la solution de retenir leurs compétences. Et d’autres n’ont pas réussi à remonter la pente. D’ailleurs, ce phénomène a été pointé du doigt lors de la conférence annuelle de l’IATA en 2006 quand plusieurs dirigeants de petites compagnies aériennes ont brisé le silence. En effet, comme l’a expliqué Karim Elloumi, commandant de bord, dans Libr’Air, le bulletin de l’Amicale des PNT de Tunisair, ces dirigeants étaient dans l’incapacité de compléter certaines certifications à cause du départ de leurs employés. Ceux-ci ont eux-mêmes participé à des stages de certification mais ils ont fini chez d’autres compagnies. En Tunisie et au Maghreb, le « Poaching » est également d’une brûlante actualité.
Cet exode des compétences locales hautement qualifiées inquiète l’UMPL qui en fait un cheval de bataille. Car en réalité, ces compétences partent à défaut d’intéressement dans leurs murs mais aussi parce qu’elles sont appâtées par des conditions de travail et financières nettement plus intéressantes. Pourtant, les principales compagnies du Maghreb, gagneront à capitaliser leurs acquis. Il va sans dire que ces mêmes compétences sont garantes du maintien du niveau de sécurité et de la réputation par la même occasion de leurs compagnies. D’autant plus que l’IFALPA a annoncé un déficit de 140 mille pilotes sur la prochaine décennie.
Toujours dans le cadre du métier, qui rejoint parfaitement les métiers à risque, les conditions de travail dans le Maghreb deviennent de plus en plus contraignantes à cause des longs courriers et des vols de nuit. Plus grave encore, des cas de décès de pilotes maghrébins à cause du paludisme ont été récemment enregistrés. Beaucoup de travail attend l’UMPL !