Durant le dernier week-end la capitale tunisienne a été à nouveau le cadre de violentes manifestations de rue qui ont fait 3 morts. Risquent-elles de freiner les élans de solidarité et de soutien qui se multiplient pour relancer un tourisme indispensable à l'économie du pays ? Joint par téléphone Tahar Saihi, président des agences de voyages de Tunisie, se veut rassurant.
Quant aux stations balnéaires ouvertes au tourisme, elles semblent à des année lumière des heurts tunisois qui ont fait 3 victimes ce week end.
A Djerba où il a accueilli dans la plus grande sérénité le « mega » éductour de Fram, Tahar Saihi déclare : «Les uns après les autres les sites et les hébergements touristiques côtiers du pays s'ouvrent au public et retrouvent une activité normale ».
Une autre inquiétude est apparue durant le week-end : Djerba pourrait-elle craindre une arrivée massive des travailleurs fuyant une Libye dévastée ?
Selon nos infos, plus de 100 000 d'entre eux auraient quitté le territoire libyen au cours de la semaine écoulée.
« L'aéroport de Tripoli est fermé et remplacé par celui de Djerba pour rapatrier les étrangers, notamment les Egyptiens qui travaillaient en Libye.
Cela n'affecte en rien la vie des vacanciers qui passent des vacances tranquilles sur l'île ainsi qu'à Zarzis ».
Au nord, le grand Tunis continue à jouer avec le chaud et le froid. Les manifestants veulent tirer un trait définitif sur l'ancien régime.
En dépit de l'annonce pour juillet prochain d'élections libres et démocratiques, ils refusent au gouvernement provisoire les ministres de l'ancien régime, à commencer par le Premier ministre Ghannouchi qui était à ce poste sous le régime Ben Ali.
Impatiente la rue gronde et l'on y retrouve pèle-mêle gens de bonne volonté, provocateurs, agitateurs et casseurs.
La police qui symbolise toujours la répression de l'ancien régime réagit. Le peuple tunisien découvre dans un même temps la démocratie, la liberté, le droit de grève, de manifester, de revendiquer et le prix à en payer.
A l'heure où nous écrivons ces lignes le Premier Ministre de Tunisie a démissionné. ses détracteurs lui reprochent d’avoir été un proche collaborateur de Ben Ali dont il dirigeait le dernier gouvernement avant sa destitution.
M. Ghannouchi a affirmé dans sa conférence de presse que des « forces occultes s’emploient à faire échouer l’expérience distinguée que connaît la Tunisie depuis la révolution du 14 janvier ».
Espérons que dans les heures qui viennent la belle avenue Bourguiba retrouvera sa légendaire animation pacifique.
source: TourMag