Le secteur du tourisme tunisien a été le premier à souffrir de la révolte populaire qui a chassé le dictateur Ben Ali du pouvoir. Dès le pillage qu’ont subi quelques luxueuses demeures de proches de l’ancien régime, les touristes ont joué la carte de la prudence.
Durant les violences post-révolutionnaires qui ont suivi la chute de la dictature, ils ont carrément déserté la destination Tunisie. On ne peut pas leur en vouloir d’avoir abandonné un pays si proche, si ouvert et si ami. C’était même la logique des choses. Les touristes sont partout poltrons. Le secteur touristique est partout réputé instable et particulièrement sensible aux variations conjoncturelles. Et puis soyons réalistes.
Les tour-opérateurs font déjà preuve d’un élan de solidarité salutaire, mais il va sans dire que la meilleure piste à suivre pour relancer la machine reste une amélioration sensible de la situation sécuritaire. N’empêche que des solutions alternatives restent envisageables. La première idée à creuser est sans doute une campagne adressée aux quelques 1. 098 212 million de Tunisiens (selon l'office des tunisiens à l’étranger) disséminés aux quatre coins du monde.
Si la majorité des touristes étrangers attendront certainement un retour définitif du calme pour oser bronzer sous le soleil d’une démocratie naissante, les Tunisiens résidents à l’étranger (TRE), qui sentent libérés du joug d’une dictature suffocante à l’instar de leurs compatriotes restés au pays, oseront facilement franchir le cap et répondre à l’appel du devoir. Et là on pense notamment aux quelques 900.000 Tunisiens établis dans les pays de l’Union européenne (UE).
Dans une étape ultérieure, l’administration du tourisme devrait promouvoir l’image d’une nouvelle Tunisie démocratique et libre. Les professionnels sont appelés dans ce cadre à concocter des offres qui regrouperaient la découverte du pays, un peu de farniente et des visites aux principaux foyers de la révolution tunisienne tout en veillant à ne pas brader les prix. Cette nouvelle image de la Tunisie peut être, entre autres, diffusée à travers les mêmes réseaux sociaux qui ont contribué à la révolution tunisienne et des spots sur les chaînes à forte audience et impliquant des personnalités de renommée mondiale (artistes, écrivains, hommes politique etc.…)
Dès la normalisation de la situation sécuritaire, les professionnls gagneraient à organiser un évènement d’envergure internationale auquel on devrait inviter des célébrités et des représentants de la presse internationale dans le cadre d’une opération promotionnelle reposant sur la technique du « brain-washing».