Mardi prochain, l’ensemble des pays musulmans du Proche et Moyen-Orient célèbreront la fête du Mouloud, qui commémore l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet. Compte tenu du contexte politico-sécuritaire régional volatil, des débordements sont susceptibles de se produire, rappelle un flash de GEOS.
En effet, l’articulation entre les aspirations démocratiques des peuples et la volonté des pays occidentaux – principalement des Etats-Unis – de contenir la progression des islamistes constitue déjà depuis plusieurs décennies l’une des problématiques géopolitiques fondamentales au Moyen-Orient.
Israël, qui a signé des accords de paix avec l’Egypte et la Jordanie, est fortement préoccupé par la situation et, s’il est en faveur d’une légère évolution de celle-ci, redoute une possible islamisation à ses frontières.
La « Révolution du Jasmin » en Tunisie, qui a abouti à la chute du régime de Z. Ben Ali, a en effet suscité l’émergence d’un mouvement de contestation profondément déstabilisateur."
Aussi, en dépit des fortes similitudes entre les systèmes de gouvernance de Z. Ben Ali et d’H. Moubarak, les enjeux géopolitiques du Proche et Moyen Orient semblent primer sur les facteurs sociopolitiques internes.
Les Etats-Unis, garant de la pax-americana dans la région, se souhaitent pas que le statu quo soit bouleversé et, en ce sens, cherchent une issue diplomatique plus modérée.
L’exportation du strict modèle tunisien apparaît improbable à court terme ; bon nombre de pays tels que la Libye, la Syrie et l’Algérie devraient voir leurs systèmes politiques évoluer progressivement dans les 10 ans.
Par ailleurs, si les dérives islamistes semblent y être contenues, souvent en raison de cette ingérence étrangère, les troubles socio-politiques actuels pourraient être le corollaire d’une réelle modification de la place du religieux au sein de ces sociétés.
A ce titre, la célébration même de cette fête fait débat au sein des pays du monde arabe, dont une partie estime qu’elle n’est pas justifiée par un impératif islamique et ne constitue qu’une simple imitation des pratiques de l’occident, qui honore la naissance de Jésus.
Aussi, le Mouloud – qui n’est pas un jour férié dans tous les pays – représente en tant que tel un curseur du degré de l’islamisme des systèmes politiques concernés ; curseur particulièrement sensible en cette période de troubles.
(Source GEOS)
source: TourMag