Le tourisme tunisien finit l’année 2006 en beauté. Les indicateurs sont au vert au terme d’une année importante dans la mesure où on se devait de confirmer les réalisations d’une année 2005 de reprise et aussi de records.
Mais pour 2006, la croissance révélée par les statistiques semble être plutôt l’arbre qui cache la forêt. Un grand travail de performance reste à venir afin de s’imposer dans un climat de concurrence à grands effets remarquables sur plusieurs marchés.
Il va sans dire que l’évolution des entrées de l’ordre de 2,7% parle d’elle-même. La Tunisie a accueilli plus de 6 millions 500 mille touristes durant 2006 contre 6 millions 378 mille clients en 2005. Encore une fois, les Français décrochent la première place sur ces entrées avec une croissance en plus de 5,5%. En effet, 1 million 234 mille visiteurs de l’Hexagone ont opté pour notre pays en 2006 contre 1 million 170 mille en 2005.
Cependant, on est réellement face à une mauvaise performance du marché allemand qui n’arrive toujours pas à retrouver sa bonne forme. Aussi stratégique qu’il soit pour le secteur touristique tunisien, le marché allemand accuse un recul de 4,3% au cours de l’année écoulée avec 547 mille visiteurs contre 571 mille en 2005. Et ce, en dépit des efforts promotionnels qui ont «été déployés auprès de la clientèle allemande ; laquelle a connu d’importantes mutations qu’il faudrait prendre en considération dans l’avenir. Afin d’être incisif sur ce marché, il est désormais indispensable d’agir en fonction des changements économiques mais aussi de la tendance qui caractérise cette clientèle. On n’a plus le droit à l’erreur ni aux mauvais choix.
Cette baisse de forme est également valable pour d’autres marchés du Vieux Continent qui restent importants pour notre secteur mais qui perdent du terrain.
Le marché maltais vient en tête de liste de cette « parade » de mauvais augure, avec une régression de l’ordre de 6,1%. Du côté des marchés scandinaves, on a beau parler d’efforts. Mais les statistiques ont le dernier mot. Le recul est à deux chiffres et il a atteint 26%. Il est aussi de l’ordre de 17% chez les Hongrois et 11% chez les Slovaques. Et on continue à tirer la sonnette d’alarme pour les entrées des Espagnols qui ont régressé de l’ordre de 4,2% et des moyen- orientaux qui accusent un recul de 5%.
Par ailleurs, d’autres marchés se sont démarqués par leur croissance avec une palme qui revient aux Roumains. Le nombre de leurs entrées est en effet passé du simple au double pour finir 2006 avec 20 mille touristes de la Roumanie. Cette évolution à deux chiffres concerne aussi la Turquie (19%), la Russie (14,3%) et la Pologne (10%). Quant à la Grande Bretagne, elle évolue encore à un seul chiffre avec 7% d’écart positif par rapport à 2005.
Côté groupe de marchés, c’est le Maghreb qui devance l’Europe en terme d’évolution (3,6%) avec plus de 2 millions 458 mille visiteurs. Et c’est le Maroc qui a le mieux exprimé sa progression (8,3%), suivi de l’Algérie et la Libye qui sont ex aequo (4,9%).
Cependant, c’est la Libye qui rafle les entrées avec plus de 1,4 millions de visiteurs. Viennent ensuite les Algériens avec plus de 945 mille entrées.
Dans les contrées lointaines que le tourisme tunisien continue de convoiter, la croissance est rassurante quant à 2007. L’évolution est au rendez-vous chez les Japonais (15%), les Chinois (14,1%) et les Australiens (2,2%).
Pour ce qui est des nuitées, elles sont passées de 36 millions 309 mille 734 en 2005 à 36 millions 830 mille 767 en 2006. Sousse est à la tête d’affiche des villes touristiques avec 7 millions 774 mille 730 nuitées.
S’agissant des recettes en devises, la Tunisie a terminé 2006 avec plus de 2,7 millions de dinars contre 2,5 millions de dinars en 2005, soit une évolution de 6,3%. En somme, il s’agit concrètement d’une année mi-figues mi-raisins !
En dépit de la croissance globale, la stratégie est nécessairement à revoir afin de reconquérir les marchés qui nous boudent et dont les turbulences se font sentir bon gré mal gré ! Il est évident que nombreuses sont les destinations concurrentes qui nous font de l’ombre et nous brouillent la donne. Les cartes sont à redistribuer en fonction de cette concurrence accrue.
Il est grand temps de traduire nos choix et concrétiser notre politique de diversification qui tarde franchement à voir le jour en bonne et due forme.