Je trouve que le qualificatif "révolution du jasmin" est trop touristique et trop mièvre et ne traduit pas suffisamment la force et la virilité des revendications populaires qui portent et je l'espère porteront toujours sur les thèmes de LIBERTE et DIGNITE.
Quant à son impact sur le tourisme, je pense que le sujet ne correspond pas à ce que les lecteurs veulent trouver en priorité dans les colonnes des journaux, leur attention étant dirigée, à juste titre, vers des considérations nationales autrement plus vitales et plus importantes.
Je pense, aussi, que les hôteliers et les opérateurs touristiques qui ont jusque là largement engrangé les bénéfices du secteur devraient maintenir le personnel dans leurs emplois et leur servir leurs salaires jusqu'à la reprise.
Le tourisme tunisien doit aussi faire sa révolution en devenant plus équitable et plus attentif aux revendications sociales. Dans les circonstances actuelles, les hôteliers seraient mal inspirés de venir solliciter des investissement publicitaires qui seraient de toutes les façons stérile ou d'autres avantages liés à leur endettement. S'ils veulent garantir la pérennité de leurs entreprises, ils doivent d'abord régler leur dette de solidarité national .
Grâce à cette révolution, la Tunisie est en train d'accumuler un extraordinaire capital de sympathie à l'échelle mondiale, ce qui lui procurera un degré de notoriété qu'aucune campagne de publicité n'aurait pu générer. Restons donc optimistes.
Wahid Ibrahim