Les uns après les autres les touristes sont rapatriés avec une certaine précipitation, ceux de Thomas Cook et TUI en tête et parfois contre leur gré. Devant les images réelles d'émeutes et l'incertitude politique du moment, les voyagistes et agents de voyages n'avaient guère d'autre alternative.
![Tunisie : à Djerba, les clients qui ont eu le choix, ont décidé de rester Tunisie : à Djerba, les clients qui ont eu le choix, ont décidé de rester](http://www.tourmag.com/photo/art/default/2620555-3698130.jpg)
Les violentes manifestations hostiles à Ben Ali font aujourd'hui‘hui partie du passé. Le souvenir de leurs victimes restera à jamais dans l’histoire de la Tunisie.
Beaucoup des bâtiments incendiés et détériorés étaient directement liés aux intérêts des familles Ben Ali et Trabelsi.
Les médias tunisiens affirmaient dans la soirée du samedi 15 janvier que les casseurs en marge des manifestations avaient été arrêtés.
Il reste encore la crainte que la garde rapprochée de Ben Ali qu’on appelle ici la « milice » ne perpétuent saccages et exactions afin d’alimenter un sentiment d’insécurité et de chaos.
Selon l’homme de la rue, ce sont ces miliciens qui tiraient à balles réelles sur les manifestants.
Dimanche (16 janvier) en fin d'après-midi les forces militaires régulières ralliées au gouvernement transitoire assiègent le palais présidentiel de Carthage où les miliciens se seraient regroupés.
Un certain d'entre eux auraient d'ores et déjà été arrêtés dans la région de Tataouine alors qu'ils fuyaient vers la Libye.
Au fil des heures la situation évolue. Comme le veut la Constitution tunisienne, le président de l’Assemblée Nationale assure l’intérim de la Présidence de la République. Un Gouvernement provisoire est en préparation.
Sur place quelque chose de nouveau est d’ores et déjà perceptible : la liberté de parole. Les Tunisiens parlent ouvertement politique entre eux et avec les touristes. Beaucoup se disent fiers et heureux en dépit du prix à payer.
Selon les réseaux sociaux tunisiens, à aucun moment les touristes n’ont été importunés dans les nombreuses zones touristiques et dans les hôtels.
Les Tunisiens se sont soulevés pour la liberté et l’emploi. L’emploi, pour beaucoup, c’est le tourisme !
Cette île du sud tunisien semble être un monde parallèle au vu des images des violences de la capitale.
Accessible soit par avion par une route à 2 voies de 8 kilomètres qui traverse la mer elle est facilement sécurisée. La zone touristique est d'un calme olympien. Les touristes jouent au golf, font des balades en quad ou en calèche.
A titre d'exemple : le Radisson a gardé ses clients individuels français après avoir eu le samedi 15 janvier le feu vert de l'Ambassade de France qui a exigé d'avoir leur liste. Ils demeurent donc sur place après avoir signé une décharge.
De leur côté les Tunisiens ont vu partir en masse les touristes avec un désarroi certain.
« Il y a trois jours 30 % de la jeunesse tunisienne était au chômage. Dans trois jours ce sera 100 % pour tous ceux qui travaillent dans le tourisme » se désolait un plagiste détenteur d’un master en informatique de gestion.
source: TourMag