Il faudrait peut être penser un jour à arrêter de dénigrer, à tort, le tourisme balnéaire et à l'opposer systématiquement au niveau de la rentabilité au tourisme culturel ! "Pour habiller Paul on ne déshabille pas Jacques"!
Le tourisme balnéaire n'est pas forcément synonyme de tourisme de masse et de bas de gamme. Des pays comme les Bahamas, l'Ile Maurice, Les Seychelles, Les Maldives, Taïti, Bora Bora, et bien d'autres, entretiennent un tourisme balnéaire de haute gamme, un tourisme sélectif et réservé à une élite qui accepte d'en payer le prix et plus encore. Sur certaines de ces destinations les charters ne sont toujours pas les bienvenus et ce pour des raisons stratégiques. Chez nous, les charters sont banalisés depuis longtemps et on passe maintenant aux low cost. La rareté contribue à faire le prix avec la qualité bien évidemment. Engluons nous dans des choix stratégiques contradictoires (tourisme de masse, tourisme de haute gamme !) et cherchons par la suite à rétablir la quadrature du cercle !!!
Le tourisme balnéaire n'est pas incompatible avec le tourisme culturel et tant mieux si la Tunisie dispose de plusieurs atouts et potentiels comme le balnéaire, le culturel, le saharien, le bien être etc...Alors pourquoi les opposer au lieu de chercher à les promouvoir parallèlement ?
Pour revenir au balnéaire tunisien qui n'est même pas, selon moi, à 10% de son potentiel, il suffirait de décréter, pour des raisons stratégiques, du jour au lendemain de doubler le prix des nuitées pour que ce secteur retrouve toute sa noblesse et sa rentabilité. Il y a des choix à faire dans la vie et des décisions difficiles mais inévitables à prendre pour préserver l’avenir.
Il faudrait accepter une réduction des entrées touristiques pendant un premier temps mais sans perte de rentabilité, pour enterrer définitivement le problème récurrent de la faiblesse des recettes touristiques tunisiennes. On devrait, au contraire, promouvoir d'avantage la beauté de nos plages, parmi les plus belles au monde sans chauvinisme, et veiller à mieux entretenir et à mettre en valeur ce don de dieu au lieu de le laisser à l'abandon (saleté, matériel vétuste et souvent rouillé et d'une esthétique ingrate, décoration inexistante, etc).
Messieurs les hôteliers, Messieurs les architectes DPLG qu'avez vous fait de l'aménagement des hectares séparant nos hôtels des plages ? Néant. Walou, rien !
Où sont les vallonnements, les espaces qui font rêver, les bars et restaurants et autres endroits de repos et de quiétude jouant avec l'eau, les dunes de sable, la végétation, la lumière et les zones ombragées ?
On devrait plutôt organiser des concours pour adresser des étoiles et des trophées à nos plus belles plages pour y attirer la clientèle aisée qui fait aujourd'hui des dizaines de milliers de kilomètres pour aller consommer un tourisme balnéaire de très haute gamme que nous ne savons organiser que très rarement chez nous avec nos hôtels actuels.
Seuls 2 ou 3 de nos hôtels, pour ne pas les nommer, ont investi dans la qualité balnéaire et pas que dans le marbre, et ils ne le regrettent pas. Il faut aller voir leur rentabilité, leurs taux d’occupation et de revenants ainsi que la qualité de la clientèle qu'ils drainent en Tunisie. J'espère que cet appel sera entendu et qu'on arrête un jour d'opposer tourisme balnéaire et tourisme culturel comme si le culturel était plus rentable et plus noble et que le balnéaire était forcément synonyme, même si je me répète, de tourisme de masse et de bas de Gamme.
S’agissant de domaine public maritime, il faudrait, peut être même, retirer les plages mal ou pas du tout entretenues à ceux qui en ont la charge pour les confier sous forme de concessions à des plagistes de métier qui sauront les mettre en valeur selon un cahier de charges stricte.