Nathalie Kosciusko-Morizet, la Ministre des Transports prévoit de réunir le 13 janvier tous les acteurs ayant eu à gérer le transport aérien pendant les épisodes neigeux de la fin de l’année dernière. D’ores et déjà , la ministre de tutelle a fustigé l’attitude des compagnies low cost vis-à -vis de leurs passagers. Linda Moreira, directrice France de Vueling se défend d’une quelconque légèreté dans la gestion de la crise.
![Neige ADP : ''C'est trop facile de taper sur les low cost... comme d'habitude !'' Neige ADP : ''C'est trop facile de taper sur les low cost... comme d'habitude !''](http://www.tourmag.com/photo/art/default/2588120-3651729.jpg)
Linda Moreira : "Ce sont toujours les compagnies low cost qui ont tous les torts. Madame Kosciusko-Morizet vient de prendre ses fonctions mais elle a déjà les vieux réflexes.
C’est trop facile de taper à chaque fois sur les compagnies low cost.
D’ailleurs, il y a low cost et low cost.
Pour ce qui concerne Vueling, nous avons strictement appliqué la réglementation.
Nous avons prévenu les agences de voyages des annulations de vols imposées par la DGAC pour qu’elles préviennent à leur tour les passagers dont nous n’avions pas les coordonnées.
Nous avons re-protégé les clients sur d’autres vols, nous avons accepté de reporter les voyages sans frais, les changements de destinations, les annulations.
C’est vrai que nous n’avons pas réservé d’hôtels car ADP et Air France ont pris toutes les chambres disponibles en zone aéroportuaire. Mais aucun client n’est resté au sol cette fois-ci.
Cependant, il nous est arrivé aussi de rembourser les frais d’hôtels des clients qui étaient bloqués. Lors de l’épisode du volcan islandais, par exemple."
Linda Moreira : "Tout le monde était sur le pont. La DGAC a plutôt bien géré la situation avec une permanence H24.
Orly a été particulièrement bien géré avec des conférences-call toutes les deux heures où le point sur les stocks de dégivrant était fait.
Des dérogations sur le couvre-feu ont été établies pour que les avions puissent opérer tard le soir.
De nouvelles machines de déneigement qui ne devaient être opérationnelles qu’en janvier sont entrées en service plus tôt que prévu.
A Roissy, la situation a été plus compliquée avec les longs courriers qui étaient prioritaires. Mais il faut dire que les circonstances météorologiques ont été extraordinaires avec une qualité de neige qui se modifiait et pour laquelle il faut adapter le dégivrant à chaque fois.
Les pétroliers ne pouvaient avoir accès aux avions pour refueler. Avec les retards, les équipages prévus pour partir dépassaient leur temps de travail autorisé et il fallait trouver une solution de remplacement.
Air France qui fait sa propre assistance et dispose de ses propres dégivreuses était bloquée de la même façon que les autres compagnies. D‘ailleurs, tous les aéroports européens ont été plus ou moins affectés par les conditions météorologiques extraordinaires."
TourMaG.com - Il n’y a donc pas à chercher des responsables comme la ministre de tutelle semble vouloir le faire ?
Linda Moreira : "Qu’il y ait un retour d’expérience avec les différents opérateurs et si chacun d’eux parle avec honnêteté, cela ne peut qu’être positif. Il y a sûrement quelques leçons à en tirer.
On peut se demander, par exemple, si les stocks des différents dégivrants étaient suffisants.
On peut souligner le manque d’équipements hôteliers en zone aéroportuaire mais, en même temps, ce n’est pas pour dix jours d’activité intense par an que l’on construit un hôtel..
Ce qui est sûr, c’est que les compagnies font leurs comptes et que le manque à gagner et les pertes sont énormes."
source: TourMag