Pagaille à Roissy-CDG : ADP est-il responsable des dysfonctionnements ? | Tourismag.com
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Pour Jean Belotti, c'est un mauvais procès que l'on fait à ADP. "Aux USA les passagers ne se rendent pas à l’aéroport pour voir s’ils peuvent se débrouiller pour trouver un moyen d’embarquer et où, ce faisant, ils contribuent à encombrer l’aéroport de personnes qui y passeront la nuit !"

Pagaille à Roissy-CDG : ADP est-il responsable des dysfonctionnements ?
TourMaG.com - Que pensez-vous de la déclaration de la Ministre des transports, annonçant l’ouverture d’une enquête pour rechercher qui était responsable des perturbations subies dans le déroulement des vols à la suite des importantes chutes de neige ?

Jean Belotti
: "Cela signifie donc l’intention de rechercher un coupable !

Or, le seul coupable, qui ne fera pas l’objet de sanctions pénales ou civiles, c’est le mauvais temps. Un enneigement exceptionnel qui ne s’était pas produit depuis des années..."

TM.com - Pourtant, ce même jour, le Président directeur général d'Air France a déclaré devant les caméras que la responsabilité d’une telle situation incombait à l’aéroport ?

JB :
"Alors que la ministre des transports et le responsable d’ADP (Aéroports de Paris) se sont montrés prudents quant aux responsabilités éventuelles, il est certain que d’aucuns ont été surpris de l’affirmation du Président d’Air France.

A ce sujet, trois remarques peuvent être faites :

1.- En sa qualité de principal utilisateur de l’aéroport, Air France et ADP sont indissociablement liés, ce qui implique une constante coordination, coopération des actions entreprises.

Sans être particulièrement au courant de la nature des relations (protocole, tradition, us et coutumes...) existant entre les grands patrons d’industries, les faits montrent qu’un minimum de "devoir de réserve" n’a pas été respecté.

sommaire
La position d'Air France n’est pas neutre
Investissements coûteux et non rentables

La position d'Air France n’est pas neutre
2.- La qualification de "responsabilité" ne peut être opérante que si elle s’appuie sur des faits précis et irréfragables, ce qui n’est pas le cas, à tout le moins au moment de ladite déclaration du PDG d’Air France.

3.- Dans cette affaire, la position de la compagnie Air France n’est pas neutre. En effet, elle ne peut ignorer la complexité de la problématique des investissements aéroportuaires.

Personnellement, j’ai longuement développé le sujet dans différents documents démontrant qu’il était impossible de faire un investissement permettant de traiter correctement tous les passagers pendant les périodes de pointe, avec comme corollaire un suréquipement "non rentable" pendant les périodes dites "creuses" (de la journée ou de l’année).

Effectivement, les passagers qui se déplacent fréquemment en France ou à l’étranger font souvent la remarque selon laquelle soit l’aéroport est encombré, soit il paraît vide !

Il s’agit donc - après prise en compte de nombreux paramètres et données statistiques - de rechercher un niveau optimum d’investissement.

C’est la démarche logique et pragmatique bien connue d’ADP. Elle est appliquée, non seulement sur les aéroports parisiens, mais également sur d’autres aéroports internationaux où sa compétence, son savoir-faire, ont été sollicités.

Certes, on pourrait concevoir que l’objectif d’Air France serait d’avoir la certitude de pouvoir effectuer tous ses vols, quelle que soit la dégradation des conditions météorologiques !

Investissements coûteux et non rentables
Mais, dans ce cas, pour répondre à cette demande, ADP devrait réaliser des investissements extrêmement coûteux et objectivement non rentables (car non utilisés pendant plusieurs années) dont seul Air France aurait logiquement à supporter les coûts (Important stock de glycol, équipements de déneigement et de dégivrages, non seulement à acquérir, à stoker et à entretenir par des personnels qualifiés).

Or, cette hypothèse - qui n’a d’ailleurs jamais été émise par aucune compagnie au monde - est donc irréaliste et il en résulte que la seule façon de procéder est de gérer la situation au mieux, en fonction des moyens en matériels et en personnels disponibles."

TM.com - Votre explication est-elle valable pour les aéroports internationaux ?

JB :
"Bien sûr ! Au moment où vous me posez vos questions, je suis à New-York, ou, en moins de 12 heures, il vient de tomber plus de 40 cm de neige.

Eh bien, toutes les chaînes TV ont annoncé, dès hier soir (27 décembre), que les principaux aéroports ont été carrément fermés.

Ici, les passagers restent chez eux et ne se rendent pas à l’aéroport pour voir s’ils peuvent se débrouiller (méthode bien française) pour trouver un moyen d’embarquer et où, ce faisant, ils contribuent à encombrer l’aéroport de personnes qui y passeront la nuit !

Ici, le ministre des transports ne s’est pas déplacé pour venir sur l’aéroport de JFK pour savoir qui était responsable de cette situation. Ici, les Présidents d’American AL, ou de Continental,... etc... n’ont pas déclaré à la télévision que c’était de la faute à l’aéroport !

J’apprends également qu’à Moscou l’aéroport a été fermé.

Alors, au lieu de nous plaindre, sans cesse, et de vouloir systématiquement et immédiatement savoir qui est responsable de la catastrophe, même s’il s’agit d’une catastrophe naturelle, ne serait-il pas préférable de se comporter comme les nombreux citoyens américains qui viennent de s’exprimer sur les chaînes TV, souvent avec le sourire, et en prenant leur mal en patience ?"

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source: TourMag

Donia Hamouda
Donia Hamouda
Administrator

CEO of Tourismag.com -
Donia's passion for the tourism sector and robust entrepreneurial drive have propelled her to establish herself as an esteemed expert in Digital Destination marketing. She has achieved this by developing and overseeing digital solutions that consistently challenge the limits of innovation in Destination marketing.

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