Selon la Direction marocaine des études et des prévisions financières, l'activité touristique est un secteur vital pour l'économie nationale tant au niveau de l'emploi et de l'apport en devises qu'au niveau du développement régional.
Dans sa dernière note intitulée «Le développement régional», ce département, relevant du ministère des Finances et de la Privatisation, indique que l'analyse du comportement de ce secteur permet de distinguer entre plusieurs zones d'activités touristiques selon la demande et l'offre touristiques.
L'étude des nuitées touristiques révèle que Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz représentent la première destination touristique du pays puisqu'elles réalisent 70 % des nuitées dans les hôtels classés à l'échelle nationale supérieures à celles de la moyenne nationale, suivies de loin par les régions du Grand Casablanca, du Tanger-Tétouan (7,9 % de nuitées chacune) et de Fès-Boulemane (4,8 %). Les nuitées touristiques des autres régions ne dépassent pas 3 % au niveau national. Le taux d'occupation des hôtels classés est largement supérieur à la moyenne nationale (43 % en 2004) dans les régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz (56 %), Grand-Casablanca (50 %) et Souss-Massa-Drâa (46%). Le reste des régions réalise un taux d'occupation inférieur à 40 %.
Pour ce qui est de la répartition géographique de l'infrastructure d'hébergement touristique, la région de Souss-Massa-Drâa arrive largement en tête avec une part de 23,4 % d'hôtels classés et de 30,4 % en termes de lits au niveau national en 2004.
Celle de Marrakech-Tensift-Al Haouz vient en deuxième position (15,5 % d'hôtels et 22,5 % de lits) suivie des régions de Tanger-Tétouan (11,8 % et 11,4 %), du Grand Casablanca (8,3 % et 8,7 %) et de Meknès-Tafilalet (8,6 % et 5,6 %). Les autres régions ne dépassent pas 6 % de capacités hôtelière et litière.
Pour Souss-Massa-Drâa, le tourisme constitue un pilier principal de l'économie de la région compte tenu des énormes potentialités touristiques qu'elle recèle (climat ensoleillé, longue façade atlantique, deux chaînes montagneuses, profusions florales, de belles vallées et dunes de sables du désert) lui conférant une vocation touristique sans conteste et qui font d'elle le premier pôle touristique national.
La région de Marrakech-Tensift-Al Haouz recèle des richesses et des potentialités et possède des atouts majeurs pour le développement de ce secteur tels que l'infrastructure d'hébergement et de transport, des sites touristiques et des monuments touristiques importants ainsi qu'un patrimoine culturel diversifié. La région de Tanger-Tétouan se distingue par ses sites historiques et archéologiques, ses deux façades maritimes, ses sites balnéaires et ses ports. Néanmoins, elle se trouve concurrencée par d'autres villes comme Fès et Marrakech, surtout en matière de tourisme international ou encore par l'Espagne.
La réalisation du grand projet stratégique Tanger-Méditerranée et l'équipement des ports du bassin méditerranéen permettront d'exploiter au mieux les atouts touristiques prometteurs dont disposent les régions septentrionale et orientale en vue de les ériger en un nouveau pôle économique interactif de par leur position avec les pays européens.
Quant à la région de Fès-Boulemane, elle recèle des potentialités et des atouts touristiques remarquables et diversifiés (tourismes culturel, de montagne et thermal) pouvant jouer un rôle de premier choix dans la promotion de la vie économique et sociale. Cependant son développement est entravé notamment par une faible capacité d'accueil (5,3 % des hôtels et 5,9 % de lits au niveau national). Les régions du Sud, en particulier pour la région de Guelmim-Essmara, enregistrent un développement rapide de l'infrastructure hôtelière et de la capacité d'accueil.
En effet, au vu des potentialités naturelles immenses (le balnéaire, le thermalisme, le saharien, le culturel, l'aventure, la découverte, …), cette région est le prolongement naturel du tourisme reconnu aux grands pôles nationaux. Face à ce constat, les pouvoirs publics ont instauré une stratégie de développement du secteur intégrant l'approche régionale et impliquant les différents opérateurs économiques et locaux.
Cette stratégie est axée particulièrement sur les plans de développement régionaux (une sorte de déclinaison régionale d'infrastructures support à la Vision 2010), sur la promotion du tourisme interne et rural et sur le repositionnement du Maroc dans le balnéaire à travers la création de six stations touristiques. La réalisation de ses sites touristiques (Taghazout à Agadir, Saïdia/Ras El Maa à Berkane/Nador, Khemis Sahel à Larache, El Haouzia à El Jadida, Diabet à Essaouira et Plage Blanche à Guelmim) a pour objectif le développement intégré de nouvelles stations balnéaires visant à accroître la compétitivité du pays sur cet important segment du marché et partant, à maximiser les retombées économiques du secteur pour le pays notamment en matière d'emploi.