Plus de 520 unités hôtelières classées sont appelées à adhérer, dans les meilleurs délais, au programme de mise à niveau environnementale.
• Appel aux hôteliers pour recruter des cadres chargés de l’environnement et de l’énergie.
La mise à niveau environnementale des établissements hôteliers permet à ceux-ci d’être plus compétitifs pour faire face à une concurrence rude. En effet, les tour-opérateurs et les touristes tiennent compte de plus en plus de l’aspect environnemental avant de choisir une destination donnée.
Lors de la journée de sensibilisation sur «La mise à niveau environnementale dans le secteur hôtelier» organisée hier au Centre international des technologies de l’environnement de Tunis (Citet) des données détaillées sur l’importance de cette mise à niveau ont été fournies. Selon M. Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable qui a présidé l’ouverture des travaux de cette journée, « le monde se caractérise par des mutations profondes traduites notamment par une mondialisation de l’économie et une intensification de la concurrence entre les pays qui cherchent à renforcer leur position dans les marchés et à commercialiser leurs produits et leurs services tout en œuvrant à en attirer les investissements et les capitaux».
Dans la foulée de ces mutations, le tourisme occupe une place de choix et en plus des critères se rapportant à la qualité et au coût, le secteur doit tenir compte des normes environnementales. Le ministre estime même que «la carte touristique mondiale a subi un changement, ce qui a donné pour résultat une diversité des offres sur les marchés et le touriste est devenu plus sensible pour les concepts environnementaux». D’où l’importance de la certification pour commercialiser le produit touristique tunisien. «Notre pays essaye de promouvoir davantage le produit touristique, d’assurer le transfert technologique et de développer les normes de gestion environnementales pour améliorer la compétitivité de l’entreprise hôtelière, ainsi que le cadre d’appui et d’encadrement de celle-ci » souligne l’orateur.
Sur instructions présidentielles, ce secteur a été modernisé en vue de le rendre plus adapté aux mutations mondiales, à la faveur d’un programme de mise à niveau dont une composante concerne l’aspect environnemental en tant qu’axe principal et un défi à relever. Le ministre a rappelé que la Tunisie est chargée d’assumer des responsabilités au niveau mondial puisqu’elle est présidente depuis début décembre 2005 de l’Organisation mondiale du tourisme.
Aussi, la Tunisie, représentée par l’Institut national de normalisation et de la propriété industrielle, a-t-elle été élue depuis février 2005 pour piloter le comité technique au sein de l’organisation ISO chargée du secteur touristique et des services y afférents. Les établissements hôteliers tunisiens, dont le nombre a dépassé les 520 unités classées, sont appelés à adhérer, dans les meilleurs délais, au programme de mise à niveau environnementale et d’adopter les normes en vigueur comme la certification conformément à la norme ISO 14001. « Le ministère de l’Environnement et du Développement durable à travers le Citet a mis en application plusieurs programmes qui visent à améliorer la situation environnementale dans les hôtels », rappelle le ministre.
Ainsi, des campagnes de sensibilisation et d’information ont été organisées pour inciter les établissements hôteliers à mettre en place un programme de gestion environnemental. Il s’agit en particulier d’améliorer l’état environnemental en réduisant les déchets solides et liquides, ainsi que les émissions de gaz. A la faveur de ce programme, il est possible de structurer l’entreprise par un meilleur encadrement des ressources humaines pour promouvoir un meilleur comportement envers l’environnement. Les hôtels devraient intégrer les programmes de gestion environnementale pour obtenir la certification ISO 14001 ou Emas.
En plus, ces derniers ont été encouragés à introduire des technologies propres et économiques et celles qui utilisent les énergies renouvelables. L’entreprise hôtelière a été d’ailleurs impliquée dans le programme de création de l’Ecolabel qui vise essentiellement à rationaliser la consommation de l’eau et de l’énergie tout en renforçant la maintenance et en réduisant le volume des déchets à travers le tri et le recyclage.
Dans ce même contexte, un programme de formation des diplômés de l’enseignement supérieur a été mis en place pour qu’ils s’occupent au sein des unités hôtelières des aspects environnementaux et énergétiques. Le ministre a, à cet effet, encouragé les responsables des établissements hôteliers à recruter ces jeunes. Il a évoqué en outre la question de l’érosion indiquant que 39,2 km ont déjà été identifiés et des études ont été élaborées par l’Agence de protection d’aménagement du littoral pour les aménager. Les plages touchées par l’érosion s’étendent de Gammarth à Soliman, de Béni-Khiar à Hammamet mais on trouve aussi sur la liste les plages de Sousse et Monastrir et de Djerba-Aghir.
Aussi, 30 MD seront mobilisés pour aménager 9 km de côtes et 100 MD seront proposés au cours du prochain plan de développement. M. Riadh Gharsallaoui, directeur de l’assistance aux entreprises au Citet, estime, de son côté, que sept bonnes raisons incitent les chefs de l’entreprise hôtelière à engager une démarche environnementale à savoir : réduire les coûts d’exploitation, mieux maîtriser les charges en eau et en énergie, valoriser l’image de l’entreprise, anticiper l’application de la réglementation environnementale, se démarquer des entreprises et destinations concurrentes, participer à la diminution de la pollution dans la région, préserver l’une des forces d’attraction du site touristique et mobiliser le personnel autour d’un projet fédérateur et novateur.
Source: La presse