Le dernier conseil d'administration 2010 du Snav s'est déroulé à onze heures d'avion de Roissy CDG. Georges Colson, six administrateurs ainsi que Raoul Nabet, président de l'APST répondaient à l'invitation des autorités du tourisme malgache. Au cours de ce voyage express ils ont pu observer sur le terrain les forces et les faiblesses du produit touristique malgache.
La France est, de loin, leur premier marché émetteur.
La crise politique locale ajoutée à la crise économique mondiale a fait de 2009 une année en chute libre pour le tourisme malgache.
Le pays accueillait 165 987 visiteurs non résidents, touristes, voyageurs d'affaires et diaspora confondus (contre 375 010 en 2008). Toujours en 2009 la France métropolitaine représentait 59 % du trafic et la Réunion, 13 %.
En cette fin 2010, le tourisme semble reprendre ses marques 2008.
Page 3 - A « Tana » des hôtels de charme et une organisation de « pros »
Page 4 - « Go to Madagascar » : des pros solidaires
Page 5 - Un sanctuaire aux oiseaux en pleine ville
Capitale d'une île plus vaste que la France Antananarivo ressemble à un gros bourg en dépit de ses 2 millions d'habitants. Construit sur un haut- plateau à 1 500 mètres d'altitude, entourée de colline, elle semble a priori plus asiatique qu'africaine.
Un hôtel « day use », simple, propre et plutôt bien situé près de la gare à l'angle de la grande avenue de l'Indépendance bordée d'arcades. Sortir les mains vides, sans signe extérieur de richesse et tout va bien.
Dans les rues incroyablement animées et embouteillées la très grande misère et la pauvreté se côtoient sans hostilité pour le visiteur étranger. Les luttes de pouvoir au sommet de l'Etat ne changent jamais rien dans leur quotidien.
Savent-ils seulement ces Malgaches des hauts-plateaux venus en ville que leur pays et leur quelque 200 partis politiques ne sont pas reconnus par la Communauté internationale et que les bailleurs de fonds, hors la Chine, n'envoient plus rien du tout.
Les statistiques sont assez floues mais il est dit que 80 % des Malgaches vivent avec moins d'un euro par jour. 60 % seraient analphabètes. Mieux vaut faire ramasser quelques ariary par les enfants que de les envoyer à l'école. (1 € = 25 000 ariary).
Le salaire moyen ? A elle seule la question est incongrue. Les salaires sont rares. En ville les gens vivent de rien, ils tendent la main, ils troquent, ils vendent sur le trottoir des objets de récupération ou du plastique made in China. Le salaire moyen serait de 25 euros par mois.
Idéalement située à mi-chemin du nord et du sud du pays « Tana » est le point de départ de tous les circuits. Elles est organisée et équipée pour recevoir des touristes avec une offre hôtelière de qualité. Ce sont pour l'essentiel de petites structures, des hôtels de charme et de caractère dirigés par leurs propriétaires, souvent des franco-malgaches.
Leur confort, leur style très intégré – hors un Ibis de la zone industrielle - leur table aussi sont d'excellente tenue. Ils ont internet, TV dans leurs chambres, sèche-cheveux dans les salle-de-bains, room-service et Spa et peuvent, sans aucun complexe, afficher des 3 étoiles aux normes internationales.
Prenez l'hôtel du Louvre et ses 60 chambres. Ouvert en 2009 après d'importants travaux de modernisation, il a tout d'un grand. Le style contemporain mariant granit et bois précieux, le design épuré, le confort moderne.
A cela s'ajoutent deux atouts : l'hôtel du Louvre de « Tana » est remarquablement situé à proximité des principaux commerces et administrations. Il fait de plus partie de ces hôtels qui ont une histoire.
Cet ancien « Grand magasin du Louvre » était, dans les années 1930 spécialisé dans les articles importés de France. Son aménagement autour de structures métalliques avait été étudié par le bureau d'études de Gustave Eiffel présent à Madagascar pour la construction de ponts.
Il faudra deux expéditions maritimes pour que la structure métallique préparée en France arrive à bon port. Le bateau sur lequel était embarqué la première coulera avant d'atteindre Madagascar... Les structures sont toujours là , mises en évidence et c'est tant mieux.
L'association qui a son siège à Antananarivo fut créée durant la crise politique de 2001/2002. « Ce fut la plus difficile. Nous sommes restés bloqués durant six mois. Nous nous sommes regroupés afin de reprendre les choses en main » explique Vincent Desobry, patron d'Océane Voyages.
Aujourd'hui Go2 Mada qui regroupe plus de 70 opérateurs qui représentent 70 % du tourisme réceptif malgache. Très impliqués ils avaient posé les premiers jalons de l'Office de Tourisme du pays et donné du sens au tourisme durable sur cette île aux ressources naturelles multiples et fragiles à la fois.
« Le tourisme durable doit être rentable et socialement acceptable et accepté. Il doit aussi amener les populations locales à respecter l'environnement naturel, à ne plus déboiser en dépit du poids des traditions » souligne le président fondateur de l'association.
Si la déforestation est l'un des grands problèmes de Madagascar, le charbon de bois lui, il est essentiel pour la vie des populations. Parlez-leur de « butane » et ils vous riront au nez : un butane et sa recharge équivalent à deux mois de « salaire ». Alors, ils n'ont pas le choix.
Aujourd'hui, toujours très actifs à l'intérieur et à l'extérieur de leur pays les membres de l'association font du lobbying. Ils se déplacent en Europe et sur les marché de proximité que sont l'Afrique du Sud ou la Réunion. Ils organisent des work-shops, participent à l'élaboration d'un « master plan » pour la relance du tourisme.
Imaginez 27 hectares de forêt en pleine ville avec un lac et plusieurs petites îles où se retrouvent des milliers d'oiseaux, pour certains endémiques. La diminution progressive d'espaces préservés sur les Hauts-Plateaux fait de cette zone humide un site exceptionnel de reproduction et de repos pour l'avifaune aquatique malgache.
Le Parc de Tsarasaotra est le seul site privé au monde classé RAMSAR (sous protection du WWF). Les « bird watchers » viennent du monde entier pour découvrir cet étonnant patrimoine de plus en plus menacé par l'urbanisation.
Un parcours permet d'observer de façon privilégiée des espèces qui vivent ici à longueur d'année ou qui utilisent ce sanctuaire comme une étape au cours de leurs migrations. Un bureau d'accueil met à disposition des visiteurs l'inventaire scientifique des oiseaux de Tsarasaotra, les résultats des derniers comptages, leurs localisations en fonction des saisons.
A suivre : la Micheline et l'île aux lémuriens
On s'inquiète toujours un peu des conditions dans lesquelles se passeront les 11 prochaines heures à 10 kilomètres d'altitude. Quelle distance entre nos genoux et le fauteuil d'en face. Quelle corpulence de celui ou de celle auprès de qui on essaiera de dormir, coude à coude.
A l'avant du Boeing 767-300, en business les fauteuils s'allongent et le repose pied se relève. Les repas sont servis de deux façons « express » ou «maitre d'?ôtel». On vous dit le « dîner est servi » et ce qui suit est tout à fait correct.
Air Madagascar qui dessert Antananarivo de Paris et Marseille ainsi que la région balnéaire de Nosy Be depuis Paris atteint des taux de remplissage records.
En haute saison la compagnie affiche pratiquement toujours complet. A partir de mars 2011 elle va entamer un partenariat de code share avec Air France. Elle achètera un quota de 20 sièges sur les vols Paris - Tananarive – Paris.
L'offre passera à une fréquence de 7 vols hebdomadaires.
source: TourMag