Le tourisme marocain a tenu le week-end dernier ses sixièmes Assises à Tanger. L’occasion pour les opérateurs du secteur (marocains et étrangers) et l’administration touristique du Royaume de tracer les grandes lignes de la stratégie future du tourisme dans le cadre du plan Vision 2010 qui consiste à atteindre la barre des 10 millions de touristes dans 4 ans contre 6,1 millions actuellement.
Ces assises de Tanger sont survenues deux jours après la signature par l'Etat marocain et les grands groupes émiratis EMAAR et Dubai Holding de huit conventions d'investissement pour un montant global de 9 milliards de dollars (7,5 milliards EUR).
Dans sa stratégie, le Maroc veut chercher à diversifier les marchés émetteurs mais également se renforcer là où elle a des faiblesses en développant un tourisme « aux goûts de chaque type de clients ».
Abbas Azzouzi, directeur de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), cité par L’Economiste, a annoncé par exemple : "Pour l’Italie, ce sera une station balnéaire sur la Méditerranée : Saïdia, en construction dans le nord-est du Maroc. Les Allemands, eux, ont besoin d’une plus vaste offre balnéaire sur l’Atlantique", dit-il. "Le tourisme ne se développera que si le Maroc réussit à créer de nouvelles marques fortes dans son portefeuille au-delà de Marrakech et Agadir", les deux principales destinations touristiques du royaume.
Casablanca, capitale économique du Maroc, se verra ainsi dotée d’un port de plaisance, baptisé « Marina Casablanca », d’unités hôtelières, de bureaux, de logements, de commerces et d’espaces de loisirs.
Pour doper la création de nouveaux lits, avec une moyenne de 15 000 lits par an, Adel Douiri, ministre marocain du Tourisme, a annoncé la création «d'un ou de plusieurs fonds» d'investissement pour la propriété hôtelière. Ces fonds devraient normalement encourager les promoteurs à acquérir et à construire les terrains hôteliers. Ils seront alimentés par 2 milliards et demi de dirhams (230 millions d’euros) provenant pour le quart de fonds publics ou parapublics. Déjà la Banque populaire, Atijjari WafaBank, la CIMR et la CDG ont annoncé leur participation à ces fonds pour des montants allant de 250 millions à 500 millions de dirhams. Le ministre du Tourisme s'est également engagé sur deux autre milliards de dirhams sous forme de crédits.
La "Vision 2010", présentée en 2001, peut se résumer en quelques chiffres-clé: 10 millions de touristes, 160.000 lits supplémentaires, création de 600.000 emplois, un investissement global de 90 milliards de dirhams (environ 8 milliards d'euros environ).
Le tourisme est devenu le premier pourvoyeur de devises, avec 41,05 milliards de dirhams (3,7 milliards d'euros) en 2005.
L’open-sky
L’accord de ciel ouvert entre le Maroc et l’Union européenne fin 2005 devrait, selon les dernières estimations, provoquer une augmentation de 70 % des vols vers le Maroc nécessitant 500 000 nouveaux sièges aériens.
De ce fait, le projet de 10 millions de touristes, qui était à l’origine très optimiste et qui avait fait sourire certaines parties est en passe de devenir réalité.
La concurrence n’a qu’à bien se tenir !!
