Une nouvelle année commence. On ne peut qu'être optimiste et espérer qu'elle sera plus gaie et plus fructueuse que 2015: même si elle ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices.
Sur le plan international, 2016 sera l'année de la guerre contre Daech et le terrorisme, d'une probable intervention militaire en Libye, de la poursuite des conflits en Syrie, en Irak, au Yemen...
Le monde arabe et islamique passera une nouvelle année dans l'instabilité. L'Afrique du Nord et subsaharienne n'en sera pas épargnée. Il en sera de même avec la Méditerranée du sud et orientale.
Ces foyers de tension et de conflits dans les pays musulmans ne peuvent que favoriser la montée de l'islamophobie et de l'extrême droite, ainsi que la complication des relations avec l'Occident.
Sur le plan économique et financier, la chute du prix du baril de pétrole n'est pas forcément positive car elle entraîne une hausse du cours du dollar qui engendre une baisse du cours de l'euro.
En Tunisie, la nouvelle année commence dans les difficultés: crise dans la premier parti qui gouverne le pays, crise entre le patronat et le syndicat, menaces de grèves dures, loi de finances contestée...
Notre pays entame aussi une nouvelle année en "guerre contre le terrorisme". L'état d'urgence y est encore en vigueur. Les pays européens continueront à classer la Tunisie comme un pays à risque.
De plus en plus d'hôtels vont fermer; les agences de voyages sont menacées dans leurs deux principales activités: la "Omra" et les voyages à l'étranger. Les restaurants continuent à vivoter.
Le tourisme n'a jamais évoluer dans une conjoncture aussi défavorable que durable. Que faut-il donc faire pour limiter les dégâts et arrêter l'hémorragie voire entamer une relance et amorcer la reprise?
Comment agir avec une marge de manœuvre aussi réduite? Comment exploiter au mieux le peu de moyens dont nous disposons? Comment donner envie aux touristes de venir en Tunisie?
Pour détourner les difficultés du secteur, il faut changer de concept et de modes de communication à savoir dépolitiser le tourisme, le déconnecter de la notion de pays.
Il faut considérer le tourisme comme du commerce: le client achète, selon ses besoins et ses motivations, en supermarché, en agence ou sur internet, un produit, selon son budget et son prix.
Ce produit est un forfait qui comporte le transport et le séjour. Ce produit a une DLC. Sa technique de vente doit être simplifiée, banalisée, facilitée. La peur, par le prix, peut être dédramatisée.
Le client vient consommer un séjour de vacances dans un hôtel et c'est tout! Par cet achat, il ne cautionne ni la politique du pays, ni soutient ses dirigeants. Il ne s'immisce pas dans ces affaires.
Le tourisme a certes besoin de la volonté politique et de l'appui des gouvernants; mais il ne faut pas qu'il devienne une affaire d'Etat.
Afif KCHOUK
Tourisme Info