La régionalisation du produit touristique tunisien est au cœur des discussions au ministère du tourisme depuis maintenant belle lurette. Chaque ministre en use en long et en large dans ses discours et dans son plan d’action. Amel Karboul n’en fera pas l’exception. Et pour preuve, elle s’est rendue à Tozeur et Kébili et compte aller au Kef et à Jendouba les 25 et 26 mars 2014.
D’aucuns savent que ces deux gouvernortats ne manquent pas de potentialités touristiques et feraient bien l’objet d’une bonne campagne de promotion, notamment en tandem, puisque la ministre le clame depuis sa nomination, avec le ministère de la culture. Et il semble qu’il est grand temps de passer à l’action.
Et la ministre de tenir hier une séance de travail avec les gouverneurs respectifs du kef et de Jendouba, préparant ainsi les réunions des conseils régionaux du tourisme qui seront présidés pour la première fois par Amel Karboul.
Il est clair que ces deux régions n’enregistrent pas les meilleurs chiffres de la destination. Au contraire, le bilan est désastreux pour une région comme Tabarka-Aïn Draham, carrément sinistrée depuis le 14 janvier 2011. Cette zone qui renaissait tout de même de ses cendres chaque été avec la tenue des différents festivals notamment celui du jazz drainant nos voisins algériens, d’autres touristes et notamment nos concitoyens, avait par ailleurs du mal à se positionner en dehors de la saison estivale. On n’a jamais cessé du côté de l’administration d’ambitionner d’en faire une destination phare du tourisme intérieur. Mais ce dernier, étant resté lui-même une cinquième roue de la charrette, n’a pas réussi à résoudre le problème de cette région. Peut-être que le retour déjà du festival du jazz dans la meilleure formule qui puisse être pour toutes les parties concernées permettrait de ressusciter Tabarka-Aïn Draham et de faire tourner la roue économique de nouveau. Faudra entre temps veiller à ce que ce festival soit confié à une équipe capable d’en refaire un rendez-vous incontournable et qu’il ne finisse pas entre les mains d’un lobby qui n’y verrait qu’un gâteau à partager.
Cette visite de la ministre sera certes bénéfique pour la région dans l’absolu. Mais elle le sera concrètement en passant à l’action. Car la théorie, le secteur en traine des années durant et en a vu des vertes et des pas mûres. L’histoire retiendra celui ou celle qui passera à l’action. Sachant que l’aéroport de Tabarka ne sert strictement à rien en ce moment et il serait judicieux de l’exploiter en comptant sur des partenaires sérieux capables de vendre la région.