A l’initiative des fédérations professionnelles du tourisme, la FTH et la FTAV, une délégation de haut niveau a effectué du 22 au 24 janvier 2013 une visite à Paris afin de plaider en faveur d’un regard plus objectif et plus réaliste sur le tourisme tunisien et relancer les réservations qui enregistrent une très forte baisse actuellement au départ de la France. Cette délégation a été consolidée par la présence d’une délégation de Tunisair .
Une conférence de presse a été organisée le 24 janvier à Paris en présence de 53 journalistes de la presse professionnelle touristique, de la presse généraliste et de certaines radios. M. Belajouza a expliqué au cours de cette rencontre que la délégation était venue plaider la cause du tourisme tunisien vu que le marché français n’avait pas connu le niveau de reprise souhaité par comparaison avec d’autres marchés touristiques. Il a ainsi exprimé le vœu de voir «ranimée la flamme qu’il y a entre le peuple tunisien et le peuple français» et rappelé que la destination Tunisie constituait une part importante dans le chiffre d’affaires des tour-opérateurs français. Interrogé sur la teneur du reportage de l’émission «Envoyé spécial», M. Belajouza, tout en soulignant qu’il ne remettait pas en cause la liberté de la presse que les Tunisiens eux-mêmes ont longtemps revendiquée, a estimé que ce reportage «manquait d’objectivité». Les journalistes ont cependant insisté sur le courant salafiste en Tunisie et les risques qu’il représentait pour le tourisme. L’ambassadeur de Tunisie a souligné à ce propos que «dans chaque démocratie, il y a des extrémistes de droite et de gauche, leur stratégie étant de faire beaucoup de bruit» et qu’il fallait faire «la part des choses et de ne pas mettre tous les religieux dans le même sac».
Le président de la FTAV, de son côté, a confirmé que les agences de voyages tunisiennes avaient perçu de nettes réticences du marché français à l’égard de la Tunisie bien que «la Tunisie touristique constitue le fonds de commerce de nombreux tour-opérateurs».
Pour sa part, le directeur général de l’Ontt, M. Habib Ammar, a mis en évidence la place importante qu’occupe le tourisme dans l’économie nationale et expliqué les projets actuels et futurs en termes de communication et d’investissement.
La place de la femme dans la société tunisienne et le risque que ses droits ne soient plus préservés ont également été évoqués par un journaliste. La délégation de Tunisair présente a cité en exemple le cas de la compagnie nationale qui compte 3 femmes commandants de bord et 10 femmes pilotes. Tunisair a annoncé à cette occasion un redéploiement et une adaptation de ses offres aériennes. «La révision du mécanisme du soutien à l’aérien, convenu avec l’Ontt, devra apporter plus de souplesse et d’efficacité, et ce, à travers un appui direct aux T.O», a recommandé la compagnie. Aussi et dans le cadre du plan d’action préparé à cet effet, Tunisair a assuré son soutien à l’activité touristique par le renforcement des actions de soutien aux T.O sur le volet optimisation de la capacité.
Un plan de communication d’envergure
Le président du Ceto (l’Association française des tour-opérateurs), M. René-Marc Chikly, intervenant au cours de la conférence de presse, s’est voulu rassurant quant à la situation sécuritaire prévalent en Tunisie, expliquant aux médias que les T.O avaient reçu l’assurance du gouvernement tunisien que les zones touristiques étaient protégées. Il a également plaidé en faveur du maintien du produit balnéaire qui constitue «une valeur sûre» pour le tourisme tunisien.
M. Chikly avait confirmé que le niveau des réservations touristiques du marché français de manière générale était particulièrement bas. A titre d’exemple, le mois de décembre 2012 au cours duquel le trafic des tour-opérateurs français a été marqué par une baisse de 12,1% toutes destinations confondues ; la Tunisie à elle seule ayant baissé de 22,7% en nombre de packages vendus. Pour relancer les prises de commande sur la Tunisie, il a recommandé la mise en place d’une «grande opération de séduction sur le marché français», comme par exemple un événementiel de dimension internationale.
Autre rencontre importante, celle avec le président du SNAV (Syndicat national des agences de voyages françaises), M. Georges Colson. Celui-ci a estimé que la situation était véritablement exceptionnelle et «qu’en 60 ans de carrière, c’était la première fois qu’il assistait à une telle crise». Le responsable a expliqué que cela était dû à plusieurs facteurs : la situation économique difficile, la chute du pouvoir d’achat des ménages et les considérations géopolitiques accentuées récemment par les événements au Mali eten Algérie. Pour Georges Colson,l’alternative pour la Tunisie consiste à investir notamment en faveur de l’image de marque de la destination et le soutien aux vols charters.
La délégation n’a pas manqué également de rencontrer certains tour-opérateurs d’origine tunisienne opérant au départ du marché français.
M. Habib Ammar, DG de l’Ontt, a informé de la mise en place d’actions de grande envergure pour dynamiser les flux de touristes français vers la Tunisie. Un plan d’action qui prévoit notamment une plus forte présence dans les médias français avec l’adoption d’un calendrier adéquat dans le déroulement de la campagne institutionnelle de l’année 2013, basée en grande partie sur les supports électroniques et digitaux, ainsi que les réseaux sociaux et particulièrement l’organisation d’un grand événement en France avec les leaders d’opinion, événement qui précédera la campagne médiatique sur tout le territoire français qui débutera à la fin du mois de mars. Cet événement, qui sera organisé avec l’appui d’une boîte de Relations Publiques récemment engagée par l’Ontt à cet effet, servira à booster les ventes sur la Tunisie.