Le taux de participation à la grève générale observée, mercerdi, par les journalistes tunisiens a dépassé 90%, selon des sources syndicales. Les les radios, télévisions, journaux et sites d'informations privés ou publics n'ont assuré qu' un service minimum pour dénoncer les pressions qu'ils disent subir de la part du gouvernement.
Les médias publics ont largement suivi le mouvement organisé par à l'initiative du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). Ainsi, la radio publique tunisienne publiait ainsi en Une de son site son logo barré d'un ruban noir et du slogan "grève générale des journalistes: la liberté de la presse et les droits des citoyens". Il en a été de même pour la plupart des radios régionales.
Le téléjournal de la télévision nationale s'est limité à cinq minutes consacrées à la lecture des titres de l’actualité par une voix off.
L ’agence le Tunis Afrique presse (TAP) a pour sa part diffusé à ses abonnés un message soulignant qu'elle n'assurera que la couverture des actualités d'extrême urgence. Cette agence officielle a enregistré un taux de participation de 100%. Le taux de suivi du débrayage était moindre dans certaines autres entreprises de presse privées , à la Télévision nationale et à la Radio Jeunes.
Les grévistes protestaient notamment contre les "nominations arbitraires" à la tête de médias publics, les poursuites en justice de patrons de presse ou journalistes et le retard qu'accusé la promulgation du cadre juridique régissant le secteur.
Le SNJT demande que la liberté d'expression, de la presse et de la création y soit inscrite, qu'une instance nationale indépendante de l'information audiovisuelle soit enfin créée et s'oppose à tout projet de loi qui prévoirait des sanctions pénales à l'encontre des journalistes.
Pour le Bureau exécutif du syndicat cette grève apparaît comme la seule voie "après épuisement de toutes les voies de dialogue avec le gouvernement" et le "piétinement" des négociations engagées.
En réaction à la grève, le gouvernement tunisien a annoncé l'activation des décrets-loi 115 et 116 régissant le secteur de la presse.