On se plait à dire que la Tunisie est la 2e destination au monde en thalassothérapie, en occultant (volontairement ?) de préciser qu’il s’agit d’un classement quantitatif. Il est malheureusement impossible de dire si la destination occupe la même place au niveau qualitatif. Ce serait pourtant notre meilleur atout promotionnel…
La Tunisie compte à ce jour 35 centres de thalassothérapie hébergés dans les hôtels de la côte, de Tabarka jusqu’à Zarzis via Gammarth, Hammamet, Sousse, Monastir et Mahdia.
Par rapport aux destinations concurrentes, la thalasso tunisienne se démarque par un professionnalisme reconnu, appuyé par un climat doux en hiver et ensoleillé l’été. Elle peut également se vanter de compter dans ses rangs des professionnels dont le savoir-faire et la maîtrise des ficelles du secteur ne sont plus à prouver.
Les statistiques démontrent que les Français sont les premiers consommateurs de thalasso tunisienne. Il faut souligner à ce propos que le client français a « la culture » de la thalasso contrairement à d’autres nationalités pour qui le principe même est mal connu.
Face à cette situation, il est évident que le produit thalasso pourrait servir de stimulant promotionnel à la destination.
On s’attache depuis des années à parler de tourisme de niche et à vouloir rompre avec l’image de mono-produit qui nous colle. La thalasso constitue donc un élément fondamental.
La majorité des professionnels ayant tenté l’expérience sont unanimes à reconnaître que la thalasso est un secteur très rémunérateur donc capable de contre-balancer la faiblesse des prix de commercialisation de l’hôtellerie classique. A condition bien-sûr qu’une nouvelle guerre tarifaire ne se déclenche pas.
Les faiblesses du secteur
La multiplicité des centres est sans aucun doute une très bonne chose pour la thalasso tant que l’offre existe. Déjà sur le plan qualitatif, des différences apparaissent. La sonnette d’alarme doit donc être tirée. Les professionnels du secteur considèrent qu’il y a nécessité pour l’administration de créer un classement comme elle le fait pour les hôtels ou les restaurants. Cela permettrait de différencier les centres de standing et ceux qui font dans l’artisanal. Par ailleurs, l’amalgame entre thalasso et balnéo est encore très présent et la confusion, quelquefois volontaire, ne sert pas les intérêts des différentes parties.
Le cadre législatif régissant la thalassothérapie tunisienne date de 1992 avec des ajustements du ministère de la Santé publique en 2002. Certains points auraient encore besoin d’une remise à jour prenant en considération la nouvelle donne du secteur.
Enfin certains opérateurs souhaiteraient voir naître une fédération professionnelle de la thalasso tunisienne et dans laquelle les adhérents s’engageraient en faveur d’une charte déontologique stricte portant sur la qualité, les prix et la formation professionnelle.