La compagnie Tuninter ne figure plus sur la liste des compagnies aériennes à risque. L’Union européenne a finalement publié sa tant attendue liste noire des compagnies aériennes interdites de vol sur le territoire européen. 92 compagnies y figurent tandis que Tuninter, qui avait été interdite de vol en Italie suite à l’accident de son ATR 72 en août dernier, ne figure plus sur cette liste. Selon des sources bien informées, Tuninter a défendu son dossier devant la Commission européenne le 15 mars dernier mettant en avant tous ses arguments : sa certification, ses contrôles SAFA et Veritas etc.
Toutefois, Tuninter n’a pas encore bouclé son dossier d’indemnisation des victimes de son accident et le litige juridique est encore en cours.
Si cette levée d’interdiction constitue une libération théorique pour la compagnie, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur ses perspectives sur le marché italien tant son image ainsi que celle de ses appareils a été entachée.
Les questions qui se posent aujourd’hui sont les suivantes : les TO italiens seront-ils prêts à revoler avec Tuninter ?
Après la campagne médiatique qui a suivi l’accident du vol Bari-Djerba, les passagers italiens ont-ils la mémoire tellement courte qu’ils en oublieront pour autant ce qui s’est passé ?
La très mauvaise presse autour de l’ATR 72 va-t-elle seulement permettre à Tuninter de revoler sur l’Italie avec cet appareil ?
Si la levée de l’interdiction de vol de l’Italie par l’Union européenne est une bonne chose pour l’image de la compagnie, il est par contre encore loin le chemin que Tuninter doit encore parcourir pour retrouver ses marques et renouer avec la confiance de ses partenaires et clients. De plus, la compagnie ne pourra pas indéfiniment rester sous perfusion en affrétant ici et là des appareils auprès des autres compagnies tunisiennes.
Dimanche 19 mars dernier, pour citer un exemple, Tuninter a affrété auprès de Tunisair un Airbus A300 de 263 sièges pour pouvoir desservir l’axe Tunis-Djerba-Tozeur-Tunis. Preuve que les besoins du trafic intérieur existent bel et bien, même s’ils sont très saisonniers, et que la flotte actuelle de Tuninter est en total déphasage avec la réalité du marché.