Le pèlerinage juif annuel à la Ghriba a commencé mercredi en fin d’après-midi sur l’île touristique de Djerba placée à cette occasion sous haute surveillance policière. Les deux tiers des pèlerins dont le nombre avoisine 1500 sont des Tunisiens de confession juive, apprend-on auprès des organisateurs. « Quelque 500 juifs en provenance de France et d’Italie essentiellement ont toutefois fait le déplacement à Djerba », précise le voyagiste RenéLes pèlerins ont commencé à affluer en fin de matinée vers le lieu de culte soigneusement gardé par des renforts de la police. Dès leur arrivée à la synagogue, les visiteurs ont allumé des bougies et reçu la bénédiction des rabbins.
M. Trabelsi s’est dit également « confiant pour un pèlerinage sans risque grâce à notamment à une présence sécuritaire discrète, efficace et intelligente». A l’entrée de la synagogue aux murs extérieurs, un portique électronique filtrait les visiteurs. Ce dispositif a été instauré après l'attentat au camion piégé contre la synagogue revendiqué par Al-Qaïda le 11 avril 2002 et qui avait fait alors 21 morts, dont 14 touristes allemands.
Aucun Israélien ne fera le déplacement cette année en raison de la mise en garde lancée récemment par le Conseil israélien de sécurité nationale (CNS) a qui «déconseillé fortement» aux ressortissants juifs de se rendre en Tunisie et particulièrement à Djerba, ajoutant que des activistes planifiaient des attentats visant des cibles israéliennes ou juives. « Cette lise en garde est totalement déplacée » , a regretté le président de la communauté juive tunisienne, Perez Trabelsi , indiquant que plusieurs Israéliens avaient programmé de venir mais ont dû renoncer à cause des propos israéliens totalement déplacés. Et d’ajouter : « peu importe qu'ils soient là ou pas, les Israéliens verront bien que nous avons réussi à organiser ce pèlerinage. C'est cela qui sera déterminant pour l'avenir», a indiqué M. Trabelsi.
Les ministres tunisiens respectifs des Affaires religieuses et du Tourisme, Noureddine El Khademi et Elyès Fakhfahk, sont attendus jeudi à Djerba, dernier jour du pèlerinage qui sera marqué par la traditionnelle procession et vente aux enchères au profit de la communauté juive tunisienne. Celle-ci compte quelque 1500 personnes actuellement contre près de 100.000 à l'indépendance de la Tunisie en 1956.Une des légendes orales fait remonter l'origine de la Ghriba à la destruction à Jérusalem du temple de Salomon, lorsque fuyant la Palestine des juifs se réfugièrent à Djerba et établirent une synagogue en 586 avant JC.