Le gouvernement tunisien table sur un taux de croissance de 3,5% en 2012, selon le programme économique pour l'exercice 2012 présenté récemment par le Premier ministre Hamdi Jebali devant l’Assemblée nationale constituante.
Ce programme prévoit aussi la création d'environ 100.000 emplois, dont le tiers environ dans la fonction publique. « L'économie tunisienne est entrée en phase de réanimation et a besoin d'être sauvée de la récession dans laquelle elle s'est enlisée depuis la révolution de janvier 2011 » a affirmé jeudi le chef du gouvernement. Et d’ajouter : « « Nous sommes tous appelés à reconnaître notre responsabilité et à travailler ensemble pour améliorer la situation»,
Le programme économique du gouvernement a suscité des critiques de la part de certains experts économistes tunisiens et de l'opposition. « Malgré les projets intéressants et les nouvelles idées qu'il comporte, ce Programme d'action n'a pas un caractère scientifique puisqu'il ne fournit pas des données chiffrées », a estimé Hafedh Zaafrane, expert international et économiste tunisien spécialisé dans les études sur la pauvreté.
M. Zaafrane a également fait part de son doute quant à la capacité du gouvernement tunisien de réaliser en six mois un budget de développement dépassant de 34% celui de 2011 et de 23% le budget initial de 2012. Pour relever de "grand défi", l'expert tunisien a estimé qu'il "s'avère impératif d'accélérer le rythme de réalisation de projets et d'assurer leur suivi".
Du côté de l'opposition, elle voit qu'«il n'y a pas de volonté politique et que ce gouvernement est en train de fuir ses responsabilités en accablant l'Assemblée constituante à chaque fois qu'il s'agit d'une décision importante », a déclaré à la presse Iyed Dahmani, député du Parti démocratique progressiste.