Le CETO devrait annoncer officiellement à la fin de la semaine son projet de Fédération. Ainsi, le "Cercle d'Etudes" des TO va franchir un cap significatif de son développement. Présidé par René-Marc Chikli, cet organisme créé il y a une dizaine d'années, récolte les fruits d'une organisation méthodique et d'une unité sans faille de ses adhérents.
Le Snav risque de l'apprendre à ses dépens très prochainement.
On ne connaît pas encore précisément le périmètre, ni les modalités de la nouvelle institution promise par le CETO mais ce que l'on peut dire d'ores et déjà c'est que, quels qu'il soient, ils affaibliront une institution qui, malgré (ou à cause ?) son âge et sa légitimité, a pris un coup de vieux.
Au Snav, le départ de Thomas Cook, après celui il y a 3 ans de Marmara, risque de sonner l'hallali des dernier grands producteurs et d'affaiblir considérablement le Syndicat dans les mois à venir.
Un Syndicat qui, depuis longtemps, joue à la fédération sans en donner les moyens ni les structures.
En effet, on trouve en son sein des métiers aussi divers que les agents de voyages mais aussi les réceptifs, les tour opérateurs, les compagnies aériennes "partenaires", les croisiéristes...
Une critique facile ? Peut-être. Mais face à l'inexorable montée du CETO, les deux représentants de ces organismes n'ont jamais pu se mettre d'accord pour fédérer leur action. Sans doute une affaire d'hommes...
Pourtant, sur le papier, Georges Colson, son actuel président était sans doute le meilleur pour fédérer l'ensemble de la profession : producteur, distributeur, hôtelier, autocariste... il avait le profil idéal pour rassembler un secteur économique qui "pèse" près de 26 milliards d’euros de volume d’affaires et représente plus de 3 600 entreprises et 33 236 salariés.
Aujourd'hui les choses se compliquent. La responsabilité de plus en plus lourde de l'agent de voyages face à son client implique une veille sans faille, un lobbying constant.
Par ailleurs, les nouveaux textes qui ont supprimé la licence et permis l'accès à d'autres catégories de métiers, ne vont pas faciliter la tâche dans l'avenir.
Même les réseaux ont franchi le pas et reprochent (parfois ouvertement) au Snav de ne pas jouer à fonds son rôle de défenseur des intérêts généraux de la profession.
Georges Colson est conscient de ces lacunes. Dernièrement, après la proposition de Jean-Pierre Mas d'une "super" fédération rassemblant toutes les composantes de l'industrie touristique, il s'est déclaré favorable à une Fédération qui regrouperait l'ensemble des métiers régis par la loi Novelli.
Contre feu au projet du CETO ou véritable prise de conscience ? Peu importe.
Celui qui pourrait solliciter en avril prochain le renouvellement de son mandat, va devoir remettre à plat rapidement la composition et le fonctionnement d'une structure qui accuse le poids des ans mais aussi celui des erreurs stratégiques passées.
source: TourMag