Le salon Destinations Nature est le rendez-vous incontournable pour les amoureux de la randonnée et des tours-opérateurs d’aventure. Après 28 ans d'existence, il s’adapte aujourd'hui aux nouvelles tendances voulues par une clientèle en mutation, moins sportive et plus assoiffée de découvertes. Mais ils se posent aussi des questions sur la pertinence de leur présence.
Les principaux voyagistes d'aventure, hébergeurs, les offices du tourisme français et étrangers ainsi que des vendeurs de matériel spécialisé étaient présents.
Depuis bientôt 30 ans, la salon a traversé toutes les tendances et a vu sa clientèle évoluer.
Fini les puristes qui enchainent les kilomètres, dorment dans des refuges sommaires et ne profitent pas des attractions de la région.
"Il faut donner du sens à la marche grâce à de nouvelles thématiques " explique Xavier de Rohan directeur général chez Club Aventure.
Rando et gastro, rando et bien-être, découverte du terroir ou city-rando : les séjours sont aujourd'hui thématisés pour répondre aux attentes de découverte des voyageurs.
On trouve même des randonnées pieds nus, proposées par la Suisse, destination à l'honneur.
Mais il n’ont pas pu profiter de ristournes cette année. En effet, tous les opérateurs membres d'ATR se sont entendus pour ne pas proposer de remises. Seul Club Aventure (non membre de l'association) déroge à la règle en offrant 5%.
"La réduction n'est pas déterminante pour les clients. Ils ne font pas un achat d'impulsion mais prennent des informations pour réfléchir chez eux" assure Fabrice del Taglia, le DG de Nomade.
L’absence de ristourne est-elle une conséquence de la crise ? En tout cas, cette année encore plus que les autres, de nombreux TO ont hésité à venir. Certains n'ont même pas pris la peine de s'inscrire, comme Allibert.
En effet, participer à un salon est une opération financière coûteuse à laquelle on réfléchit à deux fois en ces temps difficiles. Le prix du m2 coûte 400 euros hors taxe, sans compter les faux frais comme l'électricité, les connexions internet, les frais de dossier.
"Il est évident que la rentabilité d'un tel événement n'est pas clairement avérée en terme de chiffre d'affaires" explique Fabrice del Taglia de Nomade. "Mais le gain de notoriété difficile à mesurer reste quand même très important".
"Aujourd'hui Les anciens modes de communication, comme les brochures ou les salons sont mis à mal par le développement d'internet" avance Robert Dompnier, Directeur communication de Tirawa.
“Mais comme nous n’avons pas de boutique à Paris, c’est l’occasion de nous faire connaître et de rencontrer nos clients”.
Même constat chez Verdié, qui propose depuis six ans des produits de randonnée. "Nous sommes peu connus des Parisiens car ce n'est pas notre zone de chalandise " explique Cédric Faivre-Rampant, le chef de produit.
Anne-Marie Billaut, directrice de Grand Angle, également installé en province à proximité de Grenoble, estime que c'est un bon moment pour retrouver le reste de la profession, “mais reste à savoir si les gens se déplacent”.
Jean Claude Praire, le co-fondateur se souvient avec nostalgie de l’époque où “les allées étaient noires de monde et il fallait jouer des coudes pour passer”.
Certes aujourd’hui, le salon est plus clairsemé, mais les clients sont bien là. Tous les opérateurs avaient fait des ventes dès le vendredi matin.
Malgré les critiques, Destinations Nature semble bien parti pour rester encore quelques années le rendez-vous incontournable des amateurs de randonnée.
source: TourMag