« Faire de CDG la plate-forme préférée des voyageurs… pour gagner la bataille des hubs européens », c’est l’ambition affichée de Pierre Graff , le Pdg d’Aéroports de Paris à laquelle s’associe Alexandre de Juniac, le patron d’Air France. Sur le papier, les projets sont ambitieux. Reste à les mettre à l’épreuve du feu...
D’ailleurs, un passager d’Air France sur deux y prend une correspondance. Et les compagnies de l’alliance Skyteam contribuent, elles aussi, pour 10% de ce trafic en transit.
Mais côté confort, le hub de CDG est souvent décrié, et classé au dernier rang dans les sondages effectués auprès des voyageurs.
Mais cela pourrait changer. Avec la mise en place des dernières installations, les présidents d’ADP et d’Air France en sont persuadés.
L’ouverture de la nouvelle zone d’embarquement, le Satellite 4 du terminal 2 E en juillet prochain va donner lieu à une réorganisation de l’activité d’Air France à l‘est de la plate-forme de CDG finissant avec le terminal 2G dédié aux opérations des jets régionaux.
Air France estime que cela pourrait lui apporter 10 millions de passagers supplémentaires.
Pour offrir une structure offrant une qualité de service maximale, ADP s’est inspiré de « nombreux aéroports », selon les termes de son Pdg Pierre Graff. Le S4 présentera donc « de grands espaces, une grande hauteur de plafond et la possibilité de voir le tarmac ».
ADP a investi 580 millions d’euros pour construire cette zone de 100 000 mètres carrés qui disposera d’un véritable centre commercial avec son avenue du luxe regroupant les enseignes les plus prestigieuses.
Un hôtel de 80 chambres sera implanté en zone sous douane pour les transits longs. Les enfants auront leur espace de jeux résultant d‘un partenariat avec Disney. Il y aura même un musée exposant des œuvres originales prêtées par les musées parisiens.
Le groupe Air France/KLM a investi 13 millions d’euros pour proposer le plus grand salon Affaires de l’aéroport (3 000 m2). A noter que le salon de Première classe restera au cœur du terminal 2 E.
Le président d’Air France nourrit l’ambition d’égaler voire de dépasser la qualité de service au sol et en vol de Singapore Airlines, désignée traditionnellement par les voyageurs comme la meilleure des compagnies aériennes.
Côté opérationnel, la zone S4 dédiée entièrement aux vols longs courriers disposera de passerelles pouvant accueillir simultanément 16 gros porteurs dont 7 A380 sur une longueur de 800 mètres.
90% des appareils longs courriers pourront alors disposer d’une passerelle - une amélioration de 10 points.
Les vols moyens et longs courriers d’Air France et des compagnies de Skyteam seront donc gérés à partir des satellites 3 et 4 et de la jetée d’embarquement du terminal E.
Les portes K seront situées dans la jetée d’embarquement du terminal E, les portes L en satellite 3 encore appelée « la Galerie parisienne » et les portes M en satellite 4. Un tramway sera mis en place pour relier S3 et S4 au centre du terminal E.
Cette concentration des vols moyens et longs courriers sur le nouvel ensemble 2 E libérera le terminal 2F qui sera dédié aux vols de la zone Schengen d’Air France et partenaires.
A noter que les passagers en provenance de la zone Schengen et en correspondance sur un vol du terminal E n’auront plus à repasser les formalités de sûreté. Un allégement du parcours qui devrait permettre de gagner 10 minutes sur le temps de correspondance.
La réorganisation des opérations oblige Air France à réorienter également une partie des 7300 employés au sol qui travaillent à CDG. 1200 d’entre eux vont changer d’affectation. A noter que le personnel au sol sera équipé de tablettes dès cet été pour une meilleure efficacité de service.
La montée en puissance du S4 sera progressive. Les opérations débuteront avec seulement quelques vols gérés au satellite. Pour éviter les couacs de l’inauguration, ce sont les personnels de la compagnie et de l’aéroport qui feront les « cobayes » avant l‘ouverture au public.
source: TourMag