Le gouvernement tunisien dominé par le mouvement islamiste modéré Ennahdha et plusieurs partis ont dénoncé mercredi des slogans antisémites lors d'une manifestation organisée par des salafistes dimanche dernier à Tunis.
Dans une interview parue mercredi sur les colonnes du journal tunisien «La Presse», le Premier ministre Hamadi Jebali a condamné fermement les slogans antisémites qui portent , selon lui «atteinte à l'Islam et à la Tunisie»
Le ministère des Affaires religieuses a dénoncé, dans un communiqué publié par l’agence officielle TAP, les « appels à combattre les juifs », en les qualifiant d’actes isolés. «Les juifs tunisiens sont des citoyens à part entière et vivent en Tunisie sur la base du principe de citoyenneté», précise le ministère.
La présidence de l'Assemblée nationale constituante a, de son côté, exprimé sa profonde préoccupation et dénoncé les slogans visant à semer la discorde au sein de la société tunisienne toute races et origines confondues. Le président de l’Assemblée, Mustapaha ben Jaâfer, a aussi reçu, hier, le représentant de la communauté juive, Roger Bismuth , pour lui exprimer sa solidarité avec les citoyens juifs tunisiens.
le leader du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, avait condamné, dès lundi, ces mêmes dérapages. « La Tunisie garantit les droits de tous ces citoyens. Nous défendons toutes les minorités dont la minorité juive », a-t-il indiqué.
Le mouvement Ettajdid, a de son côté, a condamné dans un communiqué, les appels à la violence et au meurtre émanant de «groupes salafistes fanatisés » qui ont ciblé encore une fois les citoyens de confession juive.
De son côté, le porte porte-parole d'Ettakatol Mohamed Bennour a dénoncé des « slogans inadmissibles » et réaffirmé la solidarité de son parti avec la communauté juive.
Le Rabbin de Tunisie Haim Bitan a déclaré, quant à lui, que les salafistes et les juifs cohabitent sans problème, estimant que appels au meurtre et à la haine dont sont coupables certains qui doivent faire l’objet d’une réponse claire et ferme de la part du gouvernement.