Il aura fallu deux mois et une ordonnance du tribunal de commerce de Créteil pour que le spécialiste de la billetterie aérienne Runaworld, placé en redressement judiciaire, puisse à nouveau avoir accès au BSP. Ce qui devrait, logiquement, faciliter la négociation avec les compagnies aériennes pour récupérer les plaques.
Ne mentionnons pas la montagne de paperasses à fournir, c'est le lot de toute entreprise française dans ce cas de figure.
Mais la perte de temps peut mener à la noyade. Exemple, Runaworld.
Il a fallu que l’agence attende deux mois après sa mise en redressement judiciaire pour qu’une ordonnance du tribunal de commerce de Créteil oblige, sous une astreinte de 5 000 euros par jour, le BSP français à rétablir les « connexions télématiques permettant l’émission des titres de transport » par Runaworld.
Très long même quand on sait que la mise en redressement judiciaire a été octroyée pour une période de six mois au cours de laquelle l‘agence doit, logiquement, faire preuve de sa viabilité.
« Nous avons travaillé en utilisant d’autres schémas et, heureusement, quelques agences ont continué à nous faire confiance », indique Christian Coulaud, le créateur de l’agence.
Pour autant, la réintégration au BSP, rétablie depuis le 19 mars 2012, ne fait pas disparaître tous les problèmes liés aux émissions.
Parallèlement, il a fallu convaincre chacune des compagnies aériennes qu’elles ont tout intérêt à retravailler avec Runaworld. Et là , ce n’est pas gagné...
« Les négociations se sont bien passées avec certaines compagnies qui sont prêtes à nous faire confiance mais, avec d’autres, c’est beaucoup plus compliqué ».
On sait qu’après un incident de paiement, il devient difficile de rétablir une relation commerciale avec certaines compagnies étrangères.
La décision dépend, en effet, directement du siège de ces compagnies sans que leurs équipes présentes en France puissent intervenir. Et cela peut prendre des mois, voire des années…
source: TourMag