A quelques heures de l'inauguration des bases de province d'Air France et Easyjet, Hervé de Place, président du directoire, détaille le dispositif d'aides logistiques, bonus et réductions de redevances permettant aux compagnies de lancer de nouvelles destinations et à l’aéroport de participer à leur prise de risque.
Hervé de Place : "Pour Air France une grande partie des équipages résidaient déjà dans la région et depuis longtemps. Pas de transfert important de personnel naviguant. Sa base à Nice devrait employer 200 à 250 personnels pour 8 appareils basés en configuration optimale.
Nous avons suffisamment d’espace de stationnement, notamment la nuit, et de locaux pour absorber le surcroît d’activités .
En matière de bureaux nous avons transformé l’ancienne salle d’embarquement de l’héliport au Terminal 2 en salle d’accueil et de repos des équipages sur 270 m2 que complète un autre local de 200 m2 dans le bâtiment de la passerelle 54 inaugurée à l’automne dernier.
De son côté, Easyjet ne basera que deux appareils selon son principe de multiplication des bases en France et en Europe. L’aéroport peut absorber un trafic supplémentaire en heures de pointe. Nous avons de la marge sachant que nous gérons déjà de fortes pointes de trafic notamment en mai avec le Grand Prix de Monaco et le Festival du film de Cannes.
Le Terminal 2, en partie occupée par Easyjet et Air France, est parfaitement adapté. Notamment pour le trafic «Non Schengen » avec la nouvelle salle d’embarquement de la passerelle 54. Tout le travail consiste à fluidifier au maximum la circulation des passagers notamment au point de contrôle.
A la demande d’Easyjet on expérimente un système de pré embarquement en coursive qui garantit de réduire les temps d’escales à 35 minutes."
H.d.P : "Depuis quelques temps nous mettons en place une batterie d’aides pour les compagnies qui prennent des risques en créant de nouvelles lignes. Un dispositif à trois étages parfaitement légal.
Pour la création de nouvelles lignes en moyen et long courriers, nous offrons des réductions de redevances aéroportuaires et passagères sur une période 2 à 3 ans.
Ces réductions peuvent être très importantes jusqu’à - 75 %, par exemple, pour la redevance aéroportuaire dès la première année.
Ensuite elles sont modulables selon le type de redevance, la destination et l’année selon une grille qui va de 20 à 75 %. C’est notre façon de prendre une part du risque pris par la compagnie.
Le deuxième dispositif concerne les lignes existantes. Nous attribuons une sorte de bonus à la compagnie qui décide une augmentation des fréquences ou de la capacité offerte.
Ce bonus peut aller de 1,5 à 3 euros par passager supplémentaire au-delà d’un certain pourcentage de croissance envisagée pour le trafic de l’aéroport (3 % cette année).
Le troisième dispositif constitue une réelle innovation pour un aéroport. Nous l’engageons cette année après l’avoir fait valider par les autorités.
Nous proposons aux compagnies un contrat de développement par lequel elles s’engagent sur 3 ans à mettre en place une offre plus importante (avion plus gros, plus de fréquences) sur une ligne déjà exploitée.
Avec ce contrat elle peut bénéficier d’une sorte de super bonus de 3 à 5 euros par passager supplémentaire mais à partir du volume de trafic déjà traité.
Si une compagnie réalise un trafic de 100.000 passagers sur une ligne le super bonus portera sur le supplément au-delà de ce chiffre. Cette politique d’aides se traduira pour la société aéroportuaire par une réduction de 3 % des recettes issues des redevances envisagées pour 2012 (un peu plus de 62 ME)."
TM.com - Ces bases répondent-elles à la demande de l’aéroport ?
H.d.P : "Tout à fait, sachant que Nice est déjà bien desservie à l’international avec plus de 100 destinations et une cinquantaine de compagnies.
Au plan national, la concurrence sur certaines villes comme Nantes, Toulouse, Lille va entraîner une baisse tarifaire.
A l’international, il reste encore quelques destinations potentielles. Je pense à Beyrouth, à Prague, plus globalement l’Europe de l’Est, à l’Espagne du Sud au Maghreb, à l’Afrique proche au moyen orient.
Mais je suis sûr que les deux compagnies avec leur base répondront plus tard à cette demande. Nous sommes confiants.
Pour l’été, l’offre des bases et des autres compagnies va se traduire par une augmentation de 12 % de l’offre siège. C’est très positif pour le tourisme et l’économie de la Côte d’Azur."
Avant l’été l’aéroport lance les étude concernant un troisième terminal qui tient compte des nouvelles demandes des compagnies en terme de rapidité de rotation pour les moyens courriers.
Avec cet équipement l’aéroport pourra traiter plus de 16 millions de pax dès 2018-2020 (10 millions traités en 2011). A cette date la mis en service d’un vaste centre d’exposition (75.000 m2) dans le cadre d’un nouveau quartier d’affaires (Grand Arénas sur 51 ha) face à l’aéroport un peu comme Palais Expo à Genève et de type de celui de Barcelone pourrait générer un nouveau trafic affaires.
source: TourMag