Nouvel épisode dans la crise du secteur des casinos en Tunisie.

Cette semaine, c’est le Grand Casino Hammamet qui a mis la clé sous la porte. L’établissement était géré par la société italienne Astro Tourism et était hébergé à l’hôtel Sol Azur du groupe Les Orangers.

Désormais, il n’y a plus donc que 3 casinos fonctionnant en Tunisie : le Grand Casino Yasmine Hammamet (géré par les mêmes italiens d’Astro Tourism), le Casino La Médina (appartenant au groupe Poulina) et le Pasino de Djerba (du groupe français Partouche).

Pour ce qui est de la fermeture du Grand Casino Hammamet, le problème est d’ordre financier puisque la société exploitante n’a pas payé son loyer aux propriétaires des lieux, l’hôtel Sol Azur. Or, la question traînait, croit-on savoir, depuis plusieurs mois et un bras de fer s’était établi entre les deux parties. Cette fois, le propriétaire aurait même saisi le matériel du casino pour le reliquat restant du loyer. Mais Astro Tourism aurait également des dettes vis-à-vis du fisc, de la CNSS, de ses fournisseurs et surtout de son personnel qui se retrouve à la porte du jour au lendemain. Sur le plan social, les employés espèrent être réembauchés dans l’autre casino du groupe, situé lui à Yasmine Hammamet.

Mais l’on se demande si tout cela est bien réaliste. Et on se demande quel gage de confiance Astro Tourism va pouvoir offrir après tous ces déboires à ses associés tunisiens dans le nouveau casino en construction à Sousse?

Historique

Il y a encore quelques années, la Tunisie comptait 7 casinos en activité et 2 en construction. Aujourd’hui, 5 ont fermé leurs portes, un nouveau a ouvert à Yasmine Hammamet et un autre n’a jamais réussi à démarrer à Gammarth. Ceux qui ont fermé leurs portes l’ont fait pour diverses raisons : manque de rentabilité mais aussi mauvaise gestion, voire même détournement de fonds pour l’un d’entre-eux. Le groupe français Lucien Barrière avait donné le ton en quittant Hammamet après quelques années d’une exploitation largement déficitaire. Il y eut aussi la fermeture du Cleopatra à Yasmine Hammamet puis celle du Stardust à Sousse et dans la foulée le Casino Caraïbe également à Sousse suite à un vol pur et simple de la caisse par un responsable des lieux.

La situation actuelle des casinos en Tunisie doit inciter les Pouvoirs publics et les professionnels du tourisme à se poser les questions qu’il faut : pourquoi l’exploitation d’un casino ne peut-elle être viable ? Est-ce à cause d’une législation pas assez incitative ? Est-ce à cause d’une commercialisation défaillante ? Ou y a-t-il d’autres raisons plus profondes ? La situation est suffisamment grave au point de s’inquiéter sur le devenir d’un produit sur lequel le tourisme tunisien a pourtant fondé tellement d’espoir dans le cadre de sa stratégie de diversification de l’offre. Croisons les doigts pour que les autres établissements encore debout tiennent encore la route sans perdre…la roulette.