Le groupe Air France-KLM a connu en 2011 son annus horribilis. L’augmentation de la facture pétrole d’un milliard d’euros a participé à la débâcle finale mais ce n’est pas la seule cause. Le groupe doit réduire son coût unitaire de 10% pour jouer à armes égales avec ses concurrentes. En ligne de mire, le poste personnel.
La vente d’une partie de sa participation avait fait rentrer 1,03 milliard d’euros dans les caisses d’Air France, améliorant fortement son résultat net à 289 millions d‘euros.
Mais c’était une astuce permettant d’atténuer une réalité beaucoup plus triste. Elle apparaît d’autant plus fortement en 2011, une année sans apport Amadeus, puisque le groupe annonce une perte nette de 809 millions d’euros.
Bien sûr, la facture kérosène à 6,43 milliard d’euros a bondi d’un milliard supplémentaire en 2011 chez Air France comme chez ses principaux concurrents européens, et le groupe paie toujours des décisions imprudentes prises par le passé sur la couverture pétrole.
Si l’on en croit Philippe Calavia, le directeur financier du groupe, 2011 a été la dernière année où la couverture pétrole a fait perdre de l’argent au groupe…
Une nouvelle plutôt rassurante alors que la variable d’ajustement avancée par les dirigeants du groupe pour retrouver une santé financière porte surtout sur le poste social avec des objectifs à faire frémir le moindre syndicat.
Le groupe compte en effet gagner 20% en productivité qui se traduira par une économie de un milliard d‘euros sur trois ans. Et le calendrier est précis : à fin mars, les négociations préparatoires seront achevées et d’avril à juin, les accords collectifs seront renégociés.
Mais en 2013, le gain sera de 390 millions dont 210 millions sur les salaires et 75 millions sur la productivité et adaptation au réseau, et en 2014, encore 210 millions sur la masse salariale et 80 millions sur la productivité…
Un remède de cheval qui correspondra dans le même temps avec une augmentation très réduite des capacités : +2,2 % en 2012, +2,2% en 2013 et +1,1% en 2014. Autant dire qu’il sera difficile d’éviter un plan social d’envergure avant les remous que cela peut entraîner….
En respectant ce plan de marche, Air France, qui perd 700 millions d’euros sur son réseau moyen courrier, retrouvera l’équilibre d’exploitation (hors facture carburant) en 2013.
L’impact sera important sur le coût unitaire qui passera de 4,9 centimes en 2011 à 4,4 centimes en 2014, sachant qu’un dizième de centime d’euros fait bouger le curseur de 300 millions d’euros…
Les autres activités du groupe comme le cargo, la maintenance auront également des plans de transformation à respecter.
Et puis Jean-Cyril Spinetta se dit pragmatique dans ces circonstances et il confirme, par exemple, les négociations entreprises avec Etihad pour une coopération sur les lignes Amsterdam et Paris vers Abu Dhabi même si "rien n’est encore fait".
Et, heureusement, 2012 sera une année avec apport Amadeus que la vente de 7% de ses titres vient de faire rentrer dans les caisses 367 millions d’euros.
Résultat d’exploitation courant : - 353 millions (Il était de +28 millions en 2010). Dont -375 millions pour l’activité passage
Résultat net part du groupe : -809 millions (il était de +289 millions en 2010
source: TourMag