Le tourisme spatial s'organise chaque année davantage et la crise ne ralentit pas son avancée. En 2011, l'année du cinquantenaire du premier vol de Youri Gagarine, s'est achevée avec la signature d'un accord de partenariat entre Allianz Global Assistance et l'International Space Transport Association (ISTA).
Les opérateurs de tourisme spatial disposent désormais d'une couverture d'assurance » confirme Michel Messager.
Passionné par le sujet, auteur de l'ouvrage « Le Tourisme Spatial » publié à la Documentation Française, il suit de près cette actualité du... futur.
Et de l'actualité, il y en a !
Le vol orbital permettra d'atteindre la station spatiale internationale (ISS) à une altitude d'environ 400 kilomètres en utilisant comme moyen de transport (pour le moment) des vaisseaux spatiaux russes de type Soyouz (de l'ordre de 25 M USD pour 2 semaines).
Le vol suborbital programmera de courtes excursions de quelques minutes à la frontière du cosmos (100 kilomètres) à bord d'engins plus proches d'un avion que d'un vaisseau spatial.
Le voyageur profitera alors d'une vue imprenable sur la planète Terre tout en découvrant les sensations de l'apesanteur (à partir de 200 000 USD).
Quid du marché ? « Il y a à travers le monde d'authentiques passionnés de l'espace qui disposent du pouvoir d'achat nécessaire. Les spécialistes ont dénombré 800 milliardaires en dollars et 20 millions de millionnaires en dollars, » souligne Michel Messager.
Il signait voici quelques semaines un chèque de 1 million de dollars pour 4 places à bord de la navette Virgin Galactic SpaceShip Two appartenant au célèbre britannique Richard Branson. Les premiers vols sont prévus à la fin de l'année ou début 2013.
Le même Richard Branson inaugurera le 17 octobre prochain le Virgin Galactic Gateway to Space au fin fond du Nouveau Mexique (Etats-Unis). Premier aéroport spatial au monde il aura coûté la bagatelle de 210 millions de USD (environ 153 millions d'euros).
Le module est annoncé pour 2013 et le premier exemplaire, baptisé Station Spatiale Commerciale (CSS) devrait être mis en orbite fin 2015 ou début 2016 avec le concours du groupe de construction spatiale russe RKK Energuia et de l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos).
Cet hôtel positionné à 450 kilomètres de la terre sera composé de 4 compartiments pouvant accueillir 7 touristes de l'espace. C'est à bord de vaisseaux Soyouz qu'ils se rendront en orbite. Le catering et autres frets seront acheminés par les cargos russes « Progress » qui desservent déjà la Station Spatiale Internationale (ISS).
Les Russes poursuivent leur offensive spatiale en annonçant la reprise de leurs vols touristiques. Depuis 2009 ils n'étaient en effet réservés qu'aux seuls professionnels.
En 2013, trois touristes inscrits auprès de Space Adventures (organisateur du voyage dans l'espace du canadien Guy Laliberté créateur du Cirque du Soleil) pourront ainsi goûter aux joies de l'espace en s'installant dans les navettes russes Soyouz.
L'entreprise Energuia basée aux Etats-Unis a indiqué qu'elle construira 4 à 5 vaisseaux par an pour faire face à la concurrence avec, dans le collimateur, Virgin Galactic.
Astrium, filale de l'européen EADS recherchait un partenaire financier pour développer son projet d'avion spatial, le Spaceplane. Elle l'a trouvé avec l'Etat de Singapour.
Un protocole d'accord a été signé. Ce partenariat devrait déboucher sur des vols commerciaux horizon 2020. Spaceplane pourra embarquer 4 passagers. Il sera réutilisable une trentaine de fois avant le changement de son bloc moteur.
Sur l'île de Curaçao, petit Etat autonome du Royaume des Pays-Bas situé au large du Venezuela, la compagnie KLM lancera dès janvier 2014 ses premiers vols suborbitaux à bord du vaisseau Lynx de XCOR Aerospace à partir du Spatioport Space de Port Curuçao.
L'année dernière la Chine a vu défiler les uns après les autres les grands patrons des majors du Tourisme Spatial : Virgin Galactic, XCOR Aerospace, Space X, Space Adventure. Pékin s'intéresse de près aux retombées d'un tel marché.
Boeing s'est également mis sur les rangs. Le constructeur vient de concevoir un nouveau vaisseau spatial offrant 7 sièges, le CST-100. La renommée de l'entreprise ajoute une pierre à la crédibilité et à la légitimité de l'avenir du tourisme spatial.
Enfin, dans de récentes déclarations, Dassault Aviation déclare vouloir s'aventurer vers les frontières de l'espace avec un projet de véhicule suborbital de 6 places. A suivre.
- 25 avril 2002 : Mark Shuttleworth embarque à bord de Soyouz TM-34 pour un voyage de 8 jours. Montant de la facture : 20 millions de dollars.
- 1er octobre 2005 : Grégory Olsen embarque à bord de Soyouz TMA7 pour un voyage de 10 jours (20 millions de dollars).
- 18 septembre 2006 : Anousheh Ansari embarque à bord de Soyouz TMA9 pour un voyage de 10 jours (23,3 millions de dollars). Elle deviendra la première femme touriste de l'espace.
- Le 7 avril 2007, Charles Symonyi embarque à bord de Sopyouz TMA10 pour un voyage de 14 jours (25 millions de dollars). Il est le cinquième - et le dernier à ce jour - véritable touriste de l'expace et détient le record de durée.
- 30 septembre 2009 : Guy Laliberté embarque pour un voyage de 13 jours avec Space Adventures.