Gérard Schmitter, fondateur de CroisiEurope, est décédé le 28 février à Strasbourg. Entrepreneur de talent, visionnaire et volontaire, il inventa en France il y a 36 ans le concept des croisières fluviales sur bateaux à cabines.
A l'origine du concept des croisières fluviales sur bateaux à cabines, il lança le 1er mai 1976, la société "Alsace Croisières", en affrétant un bateau appartenant au Port Autonome de Strasbourg "Le Strasbourg".
Dès lors, une liaison Strasbourg-Plobsheim est mise en place, avec déjeuner et après-midi dansant. La première entreprise du tourisme fluvial de France venait de naître.
En 1982, Gérard Schmitter acquiert son premier bateau, le bien nommé "L'Alsace I".
Il assure les liaisons Lauterbourg / Plobsheim, avec soirées dansantes. Chaque jour, près de 600 personnes transitent sur le navire.
Le succès est immédiat et l'entreprise se développe alors rapidement et propose de véritables croisières jusqu'à Rudesheim en Allemagne.
Ainsi, apparaissent les premiers bateaux à cabines de la flotte alsacienne : le "Hansi", le "Kléber" et le "Petite France" offrent des croisières plus longues et prolongent ainsi la balade sur le Rhin et ses affluents ainsi que sur les eaux intérieures de la Hollande.
En 1986, Alsace Croisières se dote de son premier bateau de catégorie "Prestige": le "Kellermann", un bâtiment de 75 mètres de long possédant 48 cabines tout confort, pour découvrir les croisières sur le Rhin et ses affluents.
En 1990, l'entreprise devient son propre armateur. Gérard Schmitter relève le pari de prendre en charge la totalité de la conception de ses embarcations.
Avec lui un ingénieur maison conçoit et réalise tous les bateaux de la compagnie. Le "MS Liberté" est le premier qui inaugure ce travail contrôlant la flotte de bout en bout.
L'année suivante, la compagnie alsacienne lance de nouvelles croisières sur le Danube à la découverte de Vienne, Budapest et Bratislava. Le "MS Princesse Sissi", le "MS La Bohème" et le "MS Symphonie" navigueront sur ce fleuve mythique.
En 1997, la compagnie régionale "Alsace Croisières" devient "CroisiEurope" et se dote d'une dimension européenne qui la fait rayonner bien au-delà des frontières régionales et hexagonales.
L'année suivante, le "MS Douce France" assure sa première liaison Paris-Honfleur. La Seine et ses méandres accueillent les nouvelles croisières CroisiEurope qui remportent un vif succès.
Pour Gérard Schmitter, l'entrée à la capitale fût le plus grand moment de sa vie, en particulier lorsque le nouveau pavillon glissa sur la Seine au pied de la Tour Eiffel...
En 1999, Gérard Schmitter décide de transmettre son entreprise à ses quatre enfants : Patrick, Philippe, Christian et Anne-Marie. Chacun dans son domaine de compétence va contribuer à faire prospérer au mieux CroisiEurope. L'horizon 2000 ouvre de belles perspectives et de nouvelles promesses.
Ses bateaux naviguent aujourd'hui en France (Seine, Rhône, Saône, Gironde, Moselle et Rhin), en Italie sur le Pô, en Espagne sur le Guadalquivir, au Portugal sur le Guadiana et le Douro, en Allemagne, en Belgique et en Hollande sur le Rhin, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Serbie et en Roumanie sur le Danube et en Allemagne sur le Havel et l'Oder.
Sans oublier le MS La Belle de l'Adriatique qui croise en Croatie dans les îles Dalmates, en Grèce dans les Cyclades ou encore dans l'Archipel des Canaries.
De plus, sous la marque CroisiVoyages, la compagnie affrète 4 bateaux sur des compagnies : 3 sur la Volga entre Moscou et Saint-Pétersbourg ainsi qu'un autre bateau sur le Mékong entre Angkor et Hô-Chi-Minh.
1000 collaborateurs participent aujourd'hui à l'entreprise familiale.
Si Gérard Schmitter s'est éteint, sa flamme brille encore et son esprit est encore bel et bien vivant.
source: TourMag